Article publié le 19/08/2008 Dernière mise à jour le 19/08/2008 à 10:43 TU
Alors que le général Mohamed Ould Abdel Aziz, chef de la junte qui a pris le pouvoir le 6 août par un coup d'Etat, a convoqué le Parlement pour une session extraordinaire mercredi, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, qu’il a nommé Premier ministre, s’explique au micro de RFI.
RFI : Quelles sont vos priorités ?
Au niveau international, nos frères arabes ont été toujours très généreux avec nous. L’aide au développement, malgré sa modestie, peut être mieux utilisée et plus rapidement.
Donc, nous allons ouvrir des grands chantiers, pas des chantiers d’animation et de sensibilisation, mais des chantiers de travail et d’infrastructures. Nous allons nous attaquer aux vrais problèmes des Mauritaniens.
Je vous assure que les premiers résultats se feront sentir rapidement, dans les prochains mois, surtout au niveau de la sécurité alimentaire où les prix des produits alimentaires de première nécessité vont baisser. L’accès à l’eau potable va s’améliorer et le transport va s’améliorer.
RFI : Pourquoi devrait-on vous croire vous, plus que les autres qui ont déjà tenu un peu ce discours là ?
Moulaye Ould Mohamed Laghdaf : Je pense que les Mauritaniens me connaissent et savent que j’ai déjà montré suffisamment de preuves pour se rendre compte qu’on gouvernera autrement.
Cette politique se fera avec tous les Mauritaniens, sans aucune exclusion. Nous tendrons la main à tous et chercherons les compétences là où elles se trouvent.
Donc pour moi, c’est un message d’espoir. Tous les Mauritaniens sont concernés à partir du moment où ils se rendent compte qu’il n’y a pas d’injustice, qu’il y a de l’équité, de l’égalité, et que chacun a son rôle dans ce pays. Ils comprendront que le changement du 6 août est salutaire.
RFI : Et en matière de politique étrangère ?
Moulaye Ould Mohamed Laghdaf : En ce qui concerne la communauté internationale, on va travailler. Ils se rendront compte, je pense d’ici quelque temps, et ce ne sera pas long, que ce qui s’est passé en Mauritanie, c’était salutaire. Le pays était à l’arrêt depuis quelques mois, pratiquement depuis quatre mois. Il y avait une guérilla entre le législatif et l’exécutif. Notre président a dit : « j’y suis, j’y reste ». Les gestions étaient bloquées, les garde-fous n’ont pas fonctionné. C’était ça ou le chaos. Je pense que personne ne veut le chaos pour la Mauritanie.
Propos recueillis par Marie-Pierre Olphand
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