par RFI
Article publié le 18/08/2008 Dernière mise à jour le 19/08/2008 à 07:57 TU
Dans son premier discours radio-télévisé depuis le putsch, le général Ould Abdel Aziz, qui a pris le pouvoir le 6 août, s'est une nouvelle fois engagé à organiser des élections dans les meilleurs délais. Il a également promis une lutte sans merci contre la corruption, le terrorisme, le trafic de drogue ou encore l'immigration clandestine. Le général a convoqué le Parlement pour une session extraordinaire ce mercredi. Une marche du Front de défense de la démocratie, qui rassemble plusieurs partis opposés au coup d’Etat, devait avoir lieu ce mardi. Mais elle a été interdite.
Le général Ould Abdel Aziz a choisi de paraître en civil, laissant au vestiaire l’uniforme militaire qu’il portait jusque-là.
Lentement, il s’est exprimé en arabe, pendant une dizaine de minutes pour expliquer les raisons de son coup d’Etat, avec des critiques très dures envers celui dont il était, jusqu’au 6 août, le chef d'état-major particulier.
Premier argument : l’ancien président a violé la Constitution en bloquant le fonctionnement du Parlement. Selon le général également, Sidi Ould Cheikh Abdallahi s’est évertué à créer un climat propice aux détournements de deniers publics, et à la corruption. « Il a aussi, assure-t-il, voulu provoquer des dissensions au sein de l’armée et créer ainsi les germes d’un conflit sanglant. »
Aucun calendrier
Après s’être justifié pendant plusieurs minutes, le nouvel homme fort de Nouakchott a pris, devant les Mauritaniens, toute une série d’engagements, tels que lutter contre la corruption, réformer le système judiciaire, lutter contre le terrorisme et le trafic de drogue, refondre le système éducatif ou encore combler la fracture sociale.
Combien de mois faudra-t-il pour mener à bien tous ces chantiers ? Contrairement à ce que beaucoup attendaient, aucun calendrier n’a été annoncé. Le chef de la junte a seulement réitéré son engagement à organiser une élection présidentielle dans les meilleurs délais possibles.
Marche interdite et repoussée
Malgré les condamnations et les sanctions internationales, en Mauritanie, plus des deux tiers des partis politiques, des parlementaires et des maires soutiennent désormais le coup d'Etat du 6 août. Une marche du Front de défense de la démocratie, qui rassemble plusieurs partis opposés au coup d’Etat, devait avoir lieu ce mardi. Mais elle a été interdite. Les partis de l’opposition ont décidé de la repousser à mercredi pour « ne pas envenimer la situation et éviter toute confrontation ».
Président de l´Union des forces du Progrès
« C'est une véritable évolution vers l'installation d'un régime militaire de la pire époque. »
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