par RFI
Article publié le 13/08/2008 Dernière mise à jour le 13/08/2008 à 02:08 TU
Selon le texte adopté par les militaires, mardi 12 août, « les forces armées mauritaniennes disposent désormais des pouvoirs nécessaires, jusqu’à l’organisation d’élections présidentielles ».
Plus précisément, le Haut conseil d’Etat s'est doté du pouvoir exécutif. Les pouvoirs du président de la République seront exercés de manière collégiale par les douze militaires placés à la tête du pays. Une junte qui s’affiche aujourd’hui dans la presse nationale, en uniforme, sur les marches du Palais présidentiel.
Sauf exception, ces hauts gradés de l’armée se réuniront tous les trente jours. Selon le texte, le général ould Abdel Aziz, à la tête de la junte, doit désormais désigner un Premier ministre et constituer un gouvernement. Contrairement à la dernière transition de 2005, les institutions telles que le Parlement, restent inchangées.
Les militaires pourront légiférer par ordonnance
Mais étant donné le bras de fer qui oppose les parlementaires sur le coup d’Etat et la position légaliste du président de l’Assemblée nationale, les militaires s’arrogent aussi le droit de légiférer par ordonnance, si nécessaire.
« Cette charte n’a pas encore de base constitutionnelle », soulignent cependant certains partenaires de la Mauritanie, toujours inquiets sur l’avenir du processus.
Rabat veut renouer ses liens avec la Mauritanie |
Avec Mouna El Banna Le patron des services de renseignements marocains, Mohamed Yassine Mansouri, s’est rendu en Mauritanie, cinq jours après le coup d’Etat militaire. Il a été reçu par le général ould Abdel Aziz, et lui a transmis un message oral du roi Mohamed VI. Ce dernier avait reporté à plusieurs reprises une visite officielle en Mauritanie. Les relations entre le Maroc et la Mauritanie s’étaient refroidies sous la présidence de Sidi Ould Cheikh Abdellahi. La colère royale était liée au dossier du Sahara Occidental et la proximité du ministre mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Salek Ould Moham Lemine, avec le Front Polisario. En Mauritanie, deux courants s’opposent, plaçant le pays face à un dilemme. Un courant pro-marocain et un autre, favorable à la République arabe saharaouie. Depuis 1985, date du rétablissement des relations entre les deux pays, sous la présidence de Maaouiya Ould Taya, Nouakchott se livre à un exercice d'équilibrisme en affichant une position dite de « neutralité positive ». Le réchauffement des relations entre les deux pays s'était accéléré d'une manière spectaculaire après la mort du roi Hassan II en 1999. Cette fois, en dépêchant le patron des services de renseignements à Nouakchott, cinq jours après le coup de force, Rabat entend renouer les liens qui s’étaient distendus au cours des derniers mois. |
A lire aussi :