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Mauritanie

Après le putsch, l'incertitude

par  RFI

Article publié le 09/08/2008 Dernière mise à jour le 09/08/2008 à 13:36 TU

Quelques jours après le coup d’Etat qui a renversé le président élu sidi Ould Cheikh Abdallahi, les manifestations se succèdent dans la capitale, Nouakchott. Les uns en faveur du respect des institutions. Dans leur cortège, des ministres et des députés venus marqués leur opposition au putsch des militaires. Ils se sont d'ailleurs rassemblés sous une bannière commune, « le Front pour la justice et le renouveau démocratique ». Les autres expriment leur soutien à la junte avec des affiches à l'effigie du générale Abdellaziz, le chef de la junte. Les représentants de la communauté internationale se succèdent également auprès de la junte à Nouakchott : un émissaire de la Ligue arabe est arrivé hier, une délégation de l'Union africaine est attendue elle ce soir.

Des centaines de personnes, agitant des portraits du président mauritanien renversé, se sont rassemblées vendredi à Nouakchott pour exprimer avec force et exaltation leur opposition au coup d'Etat militaire. (Photo : AFP)

Des centaines de personnes, agitant des portraits du président mauritanien renversé, se sont rassemblées vendredi à Nouakchott pour exprimer avec force et exaltation leur opposition au coup d'Etat militaire. 
(Photo : AFP)

Trois jours après le coup d’Etat, la situation semble toujours assez floue en Mauritanie. On ignore à quelle date un futur scrutin présidentiel pourrait être organisé et quelle sera la composition du nouveau gouvernement de  transition.

Dans leur dernier communiqué les généraux ont toutefois réaffirmé leur volonté de maintenir les libertés publiques et les institutions républicaines. Aucun changement constitutionnel ne semble à l’ordre du jour. De source proche de l’armée, la junte travaille actuellement à la rédaction de la charte régissant les institutions provisoires et notamment le Haut conseil d’Etat.

Au niveau diplomatique les choses se précisent puisque le générale Abdelaziz à la tête de ce Haut conseil doit recevoir à la mi-journée une délégation de la Ligue arabe.

En attendant la résistance au putsch tente de s’organiser. Plusieurs centaines de personnes ont répondu présentes hier après-midi à un meeting de soutien au président déchu. Des leaders politiques ont demandé le retour du président démocratiquement élu ainsi que la libération de toutes les personnalités  toujours placées en résidence surveillée.

A l’heure actuelle, le président, le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur se trouvent toujours dans des lieux tenus secrets, tout comme le président du Conseil économique et social ou encore le directeur de l’agence chargé du retour des refugiés. L’inquiétude grandit parmi leurs proches qui demeurent sans nouvelles de leur état physique et moral.

Menaces internationales de suspendre l'aide au développement

«Pour le moment, seuls les Etats-Unis ont annoncé la suspension de leur aide bilatérale non-humanitaire.»

La Mauritanie est largement dépendante de l'aide internationale. Les promesses de dons faites en décembre 2007 s'élevaient à 2 milliards 100 millions de dollars. Or 46% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Après le coup d'Etat d'août 2005, l'aide au développement avait été suspendue jusqu'en juillet 2006. Quelle sera l'attitude des bailleurs de fonds ?

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09/08/2008 par Sonia Rolley

Alain Antil

Spécialiste de la Mauritanie et responsable de programme à l'Institut français des relations internationales

Les militaires essayent de trouver un modèle propre à la Mauritanie, une espèce de modèle à la turque où l'armée serait un rempart face à certaines dérives ou flottements du pouvoir politique.

08/08/2008 par Olivier Rogez