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France

Maillé, la nation reconnaissante

par  RFI

Article publié le 25/08/2008 Dernière mise à jour le 25/08/2008 à 16:12 TU

Pour les rescapés cette visite officielle répare une injustice.(Photo : Reuters)

Pour les rescapés cette visite officielle répare une injustice.
(Photo : Reuters)

Paris, la capitale française était délivrée du joug nazi le 25 août 1944. Mais au même moment, un drame se nouait dans un petit village du centre de la France, Maillé. En représailles aux actes de résistance, l'armée allemande tuait 124 habitants par balle ou à l'arme blanche. Parmi eux, des femmes et des enfants. Mais, nulle part dans les ouvrages d’histoire cette tragédie n’est mentionnée. Alors aujourd'hui, la commémoration du massacre par Nicolas Sarkozy sonne comme une réparation. Jamais un président de la République ne s’était rendu à Maillé.

L’événement est sans précédent pour le petit village de Maillé. La présence de Nicolas Sarkozy a attiré plusieurs centaines de badauds sur la place centrale du village. Ils sont venus pour le voir et pour écouter la fanfare militaire.

Pour l’occasion, cinq cents gendarmes ont été mobilisés. C’est presque autant que le nombre d’habitants. Beaucoup d’anciens combattants sont là également avec leur drapeau. Ils sont venus des régions alentour. Et les rescapés du massacre sont assis au premier rang pour écouter le discours du président de la République.

Pour beaucoup, sa venue est une forme de reconnaissance, une reconnaissance tardive car ce massacre de 124 personnes a longtemps été passé sous silence dans les livres d’histoire. Les survivants se retrouvaient entre eux chaque 25 août dans l’indifférence générale.

Le président Nicolas Sarkozy à Maillé, ce 25 août 2008.(Photo : Reuters)

Le président Nicolas Sarkozy à Maillé, ce 25 août 2008.
(Photo : Reuters)

Désormais, les rescapés espèrent que leur tragédie sera inscrite dans la mémoire collective, et pour eux, cette visite officielle répare une injustice.

Mais la présence du chef de l’Etat ne va pas soulager la douleur de leur mémoire. D’ailleurs malgré la venue de Nicolas Sarkozy, les survivants n’ont pas voulu modifier l’organisation de leur cérémonie. Comme chaque année, depuis 64 ans, ils sont allés à l’église et au cimetière de Maillé pour rendre hommage à leurs morts, loin des caméras et de la foule.

Allocution de Nicolas Sarkozy à Maillé

« En restant indifférente à la douleur des survivants, en laissant s'effacer de sa mémoire le souvenir des victimes, la France a commis une faute morale. »

écouter 00 min 47 sec

25/08/2008 par Mathieu Baratier