par RFI
Article publié le 04/09/2008 Dernière mise à jour le 04/09/2008 à 12:35 TU
De droite à gauche : le président français Nicolas Sarkozy, le président syrien Bachar al-Assad, l'émir du Qatar Cheikh Hamad Bin Khalifa al-Thani et le Premier ministre turc Recp Tayyip Erdogan, le 4 septembre 2008 à Damas.
( Photo : Reuters )
Avec notre envoyée spéciale en Syrie
Trois quarts d’heure de sommet, c’est peu lorsqu’il s’agit d’évoquer des dossiers aussi complexes que le processus de paix israélo-syrien, la crise libanaise ou encore le programme nucléaire iranien.
Pourtant, le président français l’a souligné ce matin à Damas, « tous ces conflits sont liés et la Syrie a un rôle à jouer ».
« La France pense qu'il faut encourager la Syrie sur le chemin de la paix »
Le sommet de Damas baptisé « Dialogue pour la stabilité » avait surtout une portée symbolique puisqu’il réunissait la Syrie, la France, le Qatar et la Turquie, des pays qui représentent aussi de grands ensembles régionaux : l’Union européenne, la Ligue arabe, les pays du Golfe.
Pas de déclaration fracassante à l’issue de cette rencontre, mais quelques messages ont été passés. Paris répète que l’Iran ne doit pas jouer la montre sur le dossier du nucléaire, « ce pari est dangereux ». « La Syrie a un rôle à jouer sur cette question », a aussi dit Nicolas Sarkozy. Il est également confirmé que la France s’impliquera dans les négociations directes israélo-syriennes lorsque ces dernières débuteront.
Le président Bachar al-Assad de son côté s’inquiète de la situation dans le Caucase. Il ne veut pas d’une nouvelle guerre froide dont le Proche-Orient ferait les frais.
Ce sommet a surtout permis un affichage clair : la Syrie est un pays à nouveau fréquentable. Nicolas Sarkozy assume le choix du dialogue pour le plus grand plaisir des Syriens.
Une lettre pour le soldat Shalit |
En marge de sa visite en Syrie, Nicolas Sarkozy a transmis une lettre destinée à Gilad Shalit, ce soldat israélien (qui a également la nationalité française) capturé à la lisière de la Bande de Gaza en juin 2006 et détenu, depuis, par des groupes armés proches du Hamas. La lettre est signée Noam Shalit, le père du jeune soldat. Depuis la capture de Gilad Shalit, sa famille a reçu deux lettres et un enregistrement sonore du jeune homme. Ces messages ont transité par des intermédiaires divers, notamment l'ancien président américain Jimmy Carter. Si les proches du soldat ont pu recevoir des bribes d'information sur son sort, ils n'ont jamais pu lui faire parvenir de message. C'est donc une lettre signée Noam Shalit que Nicolas Sarkozy avait emmenée avec lui à Damas. La capitale syrienne abrite en effet le bureau politique du Hamas et son chef, Khaled Mechaal. Dans cette affaire, il a fallu ménager les susceptibilités de chacun, et d'abord celle du président syrien al-Assad qui ne souhaitait apparemment pas assumer le rôle de facteur remettant le courrier au Hamas. La lettre de Noam Shalit a donc d'abord été transmise par Nicolas Sarkozy à Bachar al-Assad, qui l'a lui même remise à l'Emir du Qatar, présent ce jeudi en Syrie, et c'est ce dernier qui doit finalement la donner au chef du mouvement islamiste palestinien. Reste à savoir si la lettre poursuivra sa route sinueuse jusque dans la Bande de Gaza, où Gilad Shalit est prisonnier depuis plus de 2 ans. |
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