par RFI
Article publié le 13/09/2008 Dernière mise à jour le 13/09/2008 à 21:01 TU
Neuf personnalités de la vie publique sénégalaise sont visées par un mandat d'arrêt international. Ces poursuites sont lancées 6 ans après le naufrage du Joola, au large de la Gambie. Plus de 1 800 personnes avaient péri dans ce naufrage en septembre 2002. Parmi les victimes il y avait 22 Français. Et, suite aux plaintes déposées par leurs familles, un juge français du tribunal d'Evry, en région parisienne, délivre des mandats d’arrêt internationaux pour la responsabilité présumée de certaines autorités sénégalaises lors de la catastrophe.
C’est le ministre sénégalais de la Justice qui a réagi le premier à cette annonce du juge français. « Nous ne comprenons pas, a déclaré à RFI Madicke Niang, c’est pourquoi nous marquons notre désapprobation ».
Selon le ministre, s’il s’agit d’arriver à une logique comme celle là, le Sénégal est en mesure d’engager la responsabilité de dirigeants français dans des évènements graves où des Sénégalais ont été impliqués.
Tonalité radicalement différente du côté des associations de victimes sénégalaises. Ces associations se félicitent d’une même voix de l’émission des mandats d’arrêt.
Idrissa Diallo, le président du collectif de coordination des familles de victimes, estime c’est une façon pour la justice française de rendre hommage aux morts du Joola.
De la même manière Elie Diatta, le trésorier de l’association nationale, estime que c’est la meilleure nouvelle que l’on ait pu entendre depuis 6 ans.
L’ancienne premier ministre Mame Madior Boye ne souhaite pour l’instant pas commenter cette mise en cause, mais son avocat, Maître El Hadj Diouf, parle «d’escroquerie judiciaire».
« Le premier ministre a fait tout ce qu’il devait et tout ce qu’il pouvait faire, indique l’avocat. On ne peut rien lui reprocher ». Maître El Hadj Diouf menace de lancer des poursuites contre le juge ayant émis le mandat d’arrêt pour abus d’autorité, persécutions, et offense à l’Etat sénégalais.
Parmi les autorités sénégalaises visées par un mandat d’arrêt international, il y a l’actuel commandant en chef de la Monuc, la Mission des nations unies en République démocratique du Congo, le général Babacar Gaye. A l’époque des faits, il était le chef d'état major des armées du Sénégal.
Porte-parole de la Monuc
« C'est une affaire qui ne concerne en rien les Nations unies et la mission des Nations unies en RDC [...] nous n'avons aucun commentaire à faire »
A écouter
Avocat et président d'honneur de la FIDH.
« La mesure prise par le juge d'instruction est quand même une mesure virulente, c'est une décision qui a sa légitimité aussi. »
13/09/2008 par Carine Frenk
A lire
13/09/2008 à 02:44 TU
15/12/2007 à 07:06 TU