Sénégal

Réception officielle du Aline Sitoé Diatta, 5 ans après le naufrage du Joola

par  RFI

Article publié le 15/12/2007 Dernière mise à jour le 15/12/2007 à 07:06 TU

Le nouveau navire effectuera au moins 2 rotations par semaine entre Dakar et Ziguinchor sans escale.
( Photo : AFP )

Cérémonie officielle à Dakar ce vendredi pour le Aline Sitoé Diatta, le remplaçant définitif du Joola qui assurait la liaison Dakar-Ziguinchor et qui a coulé le 27 septembre 2002, faisant plus de 1 800 victimes. Depuis deux ans, c'était un navire de location, le Wilis, qui le remplaçait. Mais le Aline Sitoé Diatta, construit en Allemagne et financé majoritairement par l'Union européenne, est arrivé cette semaine. Le président Wade a présidé la cérémonie, et annoncé que que son exploitation serait confiée à une société sénégalaise, ce qui crée un début de polémique.

Le Aline Sitoé Diatta est un bijou de 25 millions d’euros, construit en Allemagne, et qui pourra transporter 500 passagers, plusieurs dizaines de véhicules, et près de 450 tonnes de frêt, de quoi aider au désenclavement de la Casamance.

En accueillant son arrivée au port de Dakar, Abdoulaye Wade a aussi créé un certain émoi ce vendredi : le président sénégalais a annoncé le départ de la Somat, la société marocaine qui exploitait le Wilis, ce navire qui assurait régulièrement la desserte depuis deux ans et demi : « J’ai décidé de confier la gestion à un groupe de Sénégalais qui ont constitué le Consortium national sénégalais d’activités maritimes, a expliqué Aboulaye Wade, ce sont des Sénégalais sérieux, financièrement solides, et je leur ai demandé d’associer les femmes dans le capital et dans la gestion ».

Le gouvernement avait jusqu'ici choisi une société étrangère, à la compétence reconnue, pour éviter les risques de répétition des dysfonctionnements qui avaient mené au naufrage du Joola.

Une option appuyée par les bailleurs de fonds, mais le président sénégalais en a donc décidé autrement, provoquant la colère de Boubacar Bâ, porte parole de l’association des familles de victimes de la catastrophe : « Je suis écœuré, lâche-t-il, depuis que le Wilis a commencé à naviguer, toutes les populations de Casamance sont rassurées quant à son fonctionnement, je ne peux pas comprendre aujourd’hui que le président nous dise cela... Simplement parce qu'il y a des gens qui ont du pognon, des politiciens véreux,... On ne va pas l’accepter, je suis désolé ».

Quoiqu’il en soit, le navire Aline Sitoé Diatta ne sera pas opérationnel avant plusieurs semaines, puisqu’il doit obtenir un certain nombre de certifications, mais ce magnifique bateau, doté dit-on des dernières technologies, est déjà au cœur d’une polémique.