Article publié le 17/09/2008 Dernière mise à jour le 17/09/2008 à 15:00 TU
La crise financière actuelle semble toucher un peu plus la Russie que les autres pays émergents. Les marchés auraient-ils décidé de punir la Russie ? La question est ridicule si l’on en croit le pouvoir politique. Au Kremlin, on refuse en effet, d’envisager la possibilité de sanctions qui s’abattraient sur le pays, suite à la guerre en Géorgie, et à la reconnaissance des deux Républiques séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud.
Avec notre correspondant à Moscou, Thierry Parisot
Le président Medvedev et son Premier ministre Poutine expliquent d’une seule voix que « la crise est mondiale », et ils affirment tous deux que la Russie est le pays le mieux armé pour traverser la tourmente, sans grands dommages.
La réalité est toute autre, puisque les marchés boursiers russes sont aujourd’hui les plus touchés. Ils ont perdu la moitié de leur valeur, par rapport à leur plus haut niveau, au mois de mai dernier.
Au-delà de l’impact de la crise financière mondiale, la Russie paie aujourd’hui sa très grande dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. Elle est frappée de plein de fouet par la baisse des prix du pétrole.
Autre phénomène spécifiquement russe : les mauvais traitements infligés aux investisseurs qu’ils soient nationaux ou étrangers. Dernièrement, les dirigeants de la plus grande chaîne de vente de téléphones portables se sont retrouvés en prison, et les raisons invoquées par la justice n’ont pas du tout convaincu le monde des affaires.
La Russie enfin, doit assumer le coût politique de la guerre en Géorgie, car manifestement, les investisseurs n’apprécient ni ce qui est imprévisible, ni ce qui est instable.
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