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Finance

Des risques de contagion multiples

par Myriam Berber

Article publié le 16/09/2008 Dernière mise à jour le 16/09/2008 à 18:16 TU

La mise en faillite de Lehman Brothers, la quatrième banque d’affaires de Wall Street, et le rachat du numéro trois, Merrill Lynch par Bank of America, fait craindre une contagion à l’ensemble du système bancaire et financier. Après les banques d’affaires, l’assureur américain AIG risque, lui aussi, la faillite.

Le dépôt de bilan de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers continue d’ébranler sérieusement les marchés financiers. Pour la deuxième journée consécutive, les places boursières mondiales étaient en recul ce mardi 16 septembre 2008. Face à ce qui ressemble de plus en plus à un effet domino, les autorités financières ont tenté de reprendre la main pour rassurer les acteurs du marché, en injectant des liquidités dans le système financier.

La Banque centrale européenne (BCE) a apporté, ce mardi, 150 milliards d’euros dans le circuit monétaire de la zone euro. La veille, la BCE avait injecté un montant de 30 milliards d’euros. La Banque d’Angleterre et la Banque centrale du Japon sont également intervenues pour libérer respectivement 25 milliards d’euros et 17 milliards d’euros pour les banques. La Réserve fédérale américaine (Fed) a alloué un total de 70 milliards de dollars pour augmenter les liquidités des établissements financiers. Ce mardi, on s’attend à ce que la Fed, qui réunit son comité politique monétaire, fasse un geste supplémentaire en desserrant les conditions de crédit par une baisse de son principal taux d’intérêt.

L'intervention de la Banque centrale européenne

« Tout le monde craint la contagion ».

16/09/2008 par Murielle Paradon


Les assurances en mauvaise posture

Au delà des places  boursières, toutes les banques d'investissement qui possèdent le même type de produits dérivés liés aux crédits immobiliers à risques vont souffrir. Lehman Brothers en faillite, Merrill Lynch racheté, d’autres banques d’investissement indépendantes comme JP Morgan et Goldman Sachs pourraient rapidement se retrouver sous pression. Outre les banques, le secteur des assurances est en mauvais posture.  Parmi les plus vulnérables, le numéro un de l’assurance américaine American International Group (AIG).

A l’ouverture de Wall Street, ce mardi, l’assureur AIG a perdu 70% de sa valeur. Les investisseurs craignent une faillite de la part du premier assureur du pays qui s’est engagé à investir dans les produits dérivés liés aux crédits immobiliers. AIG détiendrait pour 441 millions de dollars de ces produits à risques (« credit default swap»). Résultat : les grandes agences de notations financières ont revu à la baisse leurs appréciations sur sa solidité. L’assureur cherche des fonds pour éviter la faillite.

AIG: un assueur américain au bord de la banqueroute

« Tous les assureurs dans le monde ont investi dans les produits dérivés à risque du crédit immobilier ».

16/09/2008 par Claire Fages

 
Le Français Axa rattrapé par la crise

Campant sur la ligne dure qui l’avait conduit à accepter la faillite de Lehman Brothers pendant le week-end, le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a exclu d’investir le moindre cent d’argent public dans AIG. Selon les médias américains, le Trésor ferait pression sur les banques Goldman Sachs et JPMorgan Chase pour qu’elles allouent une ligne de crédit de 70 à 75 milliards de dollars en faveur de l’assureur en difficulté.  Le scénario catastrophe se profile. Le gouverneur de l’Etat de New York, David Paterson a prévenu qu’AIG ne disposait plus que de la journée de mardi pour lever ces fonds afin d'éviter la faillite.

L’Etat de New-York a, par ailleurs, autorisé un emprunt de 20 milliards de dollars auprès de ses filiales pour régler ses échéances urgentes. De plus, l’assureur s’apprête à annoncer la vente de 20 milliards de dollars d’actifs, parmi lesquels sa division de leasing spécialisée dans l’aéronautique, International Lease Finance Corporation. Le plus préoccupant, c’est que contrairement aux banques d’affaires qui se financent en empruntant de l’argent à d’autres banques et à des investisseurs, AIG garantit les placements de quelque 74 millions de particuliers, qui risquent de perdre leur investissement. Avec à terme un risque de contagion sur les institutions financières en Europe. L’un des tous premiers sur la liste : l’assureur français AXA, qui détient ainsi 150 millions d’euros de créances de l’américain AIG.