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Yémen

Les autorités redoutent la multiplication de groupes radicaux

Article publié le 18/09/2008 Dernière mise à jour le 18/09/2008 à 01:47 TU

L’attentat contre l’ambassade américaine au Yémen a fait au moins 10 morts, en plus de six assaillants. ( Photo : Reuters )

L’attentat contre l’ambassade américaine au Yémen a fait au moins 10 morts, en plus de six assaillants.
( Photo : Reuters )

L'ambassade des Etats-Unis à Sanaa, qui avait déjà échappé cette année à une attaque de la branche locale d'al-Qaïda, a été la cible mercredi d'un attentat suicide à la voiture piégée qui a fait au moins 10 morts, en plus de six assaillants, selon une source officielle. Le gouvernement américain a condamné mercredi cet attentat, disant soupçonner le réseau al-Qaïda d'en être l'auteur. « Cet attentat nous rappelle que nous sommes en guerre contre des extrémistes prêts à tuer des innocents pour atteindre leurs objectifs idéologiques », a affirmé le président George W. Bush. Un mystérieux groupe se présentant comme le « Djihad islamique au Yémen » a revendiqué ce geste. De leur côté, les autorités yéménites craignent la reconstruction sur leur territoire de cellules terroristes et la multiplication de groupes radicaux.

Avec notre correspondant à Sanaa, François-Xavier Trégan

La mouvance terroriste dispose peut-être aujourd’hui au Yémen d’un nouvel acteur de poids : le « Djihad islamique au Yémen ».

Alors que depuis deux ans, la cellule locale d’al-Qaida a démontré sa montée en puissance, le Djihad islamique a tardivement rejoint le devant de la scène. Le 25 juillet dernier, le mouvement revendiquait l’attentat à la voiture piégée contre le quartier général de la police de Sayoun, à l’est du pays. L’attaque avait fait un mort et 17 blessés.

Laurent Bonnefoy, chercheur français installé à Sanaa

« Il y a sans doute des rapports qui ne sont pas forcément organisationnels entre le groupe qui aurait preparé cet attentat et al-Qaïda. Il existe probablement des liens et des objectifs symboliques. »

18/09/2008 par Nicolas Falez


Les autorités yéménites redoutent la multiplication des groupes radicaux avec les alliances idéologiques, géographiques voire opérationnelles que cela pourrait provoquer.

Elles craignent aussi la reconstruction sur leur territoire de cellules terroristes sévèrement combattues par les services de sécurité en Arabie Saoudite.

La composition d’un al-Qaida péninsulaire, qui mixerait plusieurs générations de combattants, dans une logique transnationale, est peut-être en marche. Mais le Yémen n’a pas les moyens de son riche voisin saoudien, malgré le partenariat sécuritaire conclu avec les Etats-Unis.

L’attentat contre l’ambassade américaine annonce sans doute une lutte frontale des services yéménites avec un ennemi mal identifié, et en pleine ascension.  

Pour Washington, cet attentat rappelle que les Etats-Unis sont en guerre contre le terrorisme

« L’attentat porte la marque d’al-Qaida », a dit très vite après l’attaque le porte-parole du département d’Etat, précisant que la secrétaire d’Etat Condoleeza Rice avait appelé le président du Yémen pour lui présenter ses condoléances, mais aussi pour lui demander de renforcer et d’améliorer la coopération entre les deux pays dans la lutte anti-terroriste.

Quant à George Bush, il a affirmé que cet attentat venait rappeler que les Etats-Unis étaient en guerre contre les terroristes.

« L’objectif de ces extrémistes, affirme le chef de la Maison blanche, c’est de tuer, c’est de pousser les Etats-Unis à bout, pour que nous nous retirions de certaines régions du monde. Notre message à nous c’est que nous voulons aider les gouvernements à survivre aux extrémistes, nous voulons que les gens vivent des vies normales et que les mères puissent élever leurs enfants dans la paix. »

L’ambassade des Etats-Unis au Yémen avait déjà été visée en mars par des tirs de mortier qui avaient atterri dans une école voisine. Le personnel non-essentiel avait alors été évacué, une mesure qui n’avait été levée que le mois dernier.