Pakistan
Islamabad accuse les talibans liés à al-Qaïda
Article publié le 21/09/2008 Dernière mise à jour le 22/09/2008 à 04:01 TU
Cet attentat-suicide est probablement l'oeuvre d'al-Qaïda si on en croit l'hypothèse avancée par la police. Les images tournées par une caméra de surveillance à l'entrée du Marriott viennent d'etre rendues publiques. Le kamikaze qui a perpétré l'attentat contre l'hôtel ce samedi à Islamabad a d'abord précipité un énorme camion sur la barrière de sécurité, s'est fait exploser dans la cabine et l'énorme charge de 600 kg a explosé plusieurs minutes après, selon une vidéo. Parmi la soixantaine de victimes de l'attentat commis à Islamabad ce samdi, il y a l'ambassadeur de la République tchèque. Les victimes sont essentiellement des agents de sécurité qui se trouvaient à l'entrée de l'hôtel, des étrangers qui étaient dans le hall et des passants.
Images de la vidéo surveillance montrant le déroulement de l'attentat-suicide au camion piégé (en haut à droite de chaque photo) devant l'hôtel Marriott, à Islamabad, le 20 septembre 2008.
(Photo : Reuters)
« Toutes les télévisions pakistanaises passent en boucle la vidéosurveillance, rendue publique par le ministère de l’Intérieur. »
La vidéo de l'attentat
Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
Actuellement, les secouristes continuent de s'affairer pour retrouver des gens, dans les ruines encore fumantes. Près de vingt-quatre heures après l'attentat, on voyait toujours des fumées noires s’échapper de certaines fenêtres de l’hôtel Marriott qui est maintenant complètement calciné.
En fait, le bâtiment a pris feu juste après la déflagration, alors qu’il y avait encore plusieurs personnes à l’intérieur. Le Marriott a brûlé jusqu’au petit matin et des équipes de secours sont toujours présentes sur place et continuent à chercher des corps.
Selon la police, entre 500 kilos et une tonne d’explosifs auraient été utilisés pour cette attaque. Un bilan provisoire fait état d’une soixantaine de morts, parmi lesquels se trouve l’ambassadeur tchèque. Mais ce bilan peut encore s’alourdir car les blessés sont très nombreux.
Un cratère de plus de 10 mètres
La scène de l’explosion est impressionnante. Un cratère de plus de dix mètres s’est formé à l’endroit où le camion bourré d’explosifs a sauté. Des arbres ont été déracinés et toutes les fenêtres des immeubles du quartier ont volé en éclats.
La presse pakistanaise titrait d’ailleurs ce matin : « Un samedi noir, l’attentat du Marriot, ou le “11-Septembre“ du Pakistan ». Des images ont été rendues publiques, des images tournées par une caméra de surveillance située à l’entrée de l’hôtel.
Ce que montre cette vidéo, c’est qu’apparemment l’attentat a eu lieu en deux temps. Le kamikaze aurait tout d’abord précipité son camion contre la porte d’entrée de l’hôtel. Il se serait ensuite fait sauter dans l’habitacle de son véhicule, et c’est quelques minutes plus tard que le camion, bourré d’explosifs aurait explosé.
Cette vidéo corrobore d’ailleurs le témoignage de clients qui ont pu sortir de l’hôtel et qui affirment avoir entendu une première explosion. Ils ont alors commencé à s’enfuir et ont été projetés contre les murs par le souffle très violent de la deuxième explosion.
Cet attentat-suicide est probablement l'œuvre d'al-Qaida. En tout cas, c'est la principale hypothèse avancée par la police pakistanaise.
Les terroristes ont choisi de frapper un symbole
C’est le cœur de la capitale qui a été touché, et qui plus est, un quartier très protégé. Le Marriott qui avait déjà essuyé plusieurs attentats dans le passé avait d’ailleurs considérablement renforcé son dispositif de sécurité. Mais la frappe est également symbolique car le Marriott n’est pas très loin de la résidence du Premier ministre, où se trouvait d’ailleurs une grande partie du gouvernement, au moment de l’attaque.
Selon certains membres de la sécurité, il est possible que la cible initiale ait été la résidence du Premier ministre, une résidence placée elle sous très haute surveillance. Quoi qu’il en soit, c’est le Marriott, un hôtel de luxe international qui accueille des étrangers et des hommes d’affaires pakistanais qui a explosé samedi soir, et par cette frappe, les auteurs de l’attentat ont voulu signifier qu’ils pouvaient frapper n’importe où et n’importe quand, même en plein cœur de la capitale, c'est-à-dire le lieu du pouvoir pakistanais.
Cet attentat a été largement condamné bien sûr. Le nouveau président pakistanais a fait une déclaration solennelle, dans laquelle il a promis d'éliminer ce qu'il appelle « le cancer du terrorisme ».
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