Pakistan

L'attentat visait-il le gouvernement ?

Article publié le 22/09/2008 Dernière mise à jour le 23/09/2008 à 12:04 TU

Les soldats et policiers pakistanais examinent le cratère causé par l'attentat à la bombe contre l'hôtel Marriott.
(Photo : Reuters)

Une question pour l'instant sans réponse au Pakistan : quelle était la cible des terroristes qui ont fait sauté samedi l'hôtel Marriott d'Islamabad ? La direction de l’hôtel a démenti que le président pakistanais et le gouvernement devaient y dîner le soir de l’attentat qui a tué 60 personnes. C'est la version avancée par un responsable du ministère de l’Intérieur, assurant qu'ils avaient tous décommandé au dernier moment. L'attentat a été revndiqué lundi par un groupe inconnu appelé les « Fedayin de l'islam ». Dans un message diffusé par la chaîne de Dubaï, Al Arabiya, ce groupe affirme que l’objectif de l'opération est de « pousser les croisés américains hors du Pakistan et arrêter leurs ingérences (dans les affaires) du gouvernement, de l'armée, dans les médias, la sécurité et la religion ».

Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry

L’attentat n’a toujours pas été revendiqué, mais les regards se tournent vers la frontière afghano-pakistanaise. Le ministère de l’Intérieur a affirmé que « les auteurs du carnage de samedi soir venaient des zones tribales pakistanaises », des régions réputées pour abriter des talibans et des combattants étrangers proches des réseaux al-Qaïda.

Une vidéosurveillance, rendue publique, dimanche a également permis de montrer que l’attaque avait eu lieu en deux temps. Le kamikaze, qui conduisait le camion, a tenté de forcer les barrages de l’entrée de l’hôtel, mais il a été stoppé devant la guérite des gardes. Le chauffeur s’est alors fait exploser dans la cabine de son véhicule qui a pris feu et ce n’est que quelques minutes plus tard que la deuxième charge de 600 kg l’explosifs a sauté.

Par ailleurs, le Premier ministre, Youssouf Raza Gilani, a déclaré que « la première cible visée par l’attentat était probablement sa résidence » où était réunie une grande partie du gouvernement au moment de l’attaque, une thèse déjà avancée par la police quelques heures après l’explosion.

Les auteurs de l’attentat auraient renoncé à leur projet initial car la résidence était placée sous très haute surveillance. Le ministère de l’Intérieur a également fait savoir que les explosifs utilisés étaient très perfectionnés. Il n’y avait donc rien d’artisanal dans cet attentat, un signe que les attaques sont de mieux en mieux préparées.