Football - Ligue des champions

Coton sport réchauffe le foot camerounais

par Joël Wadem

Article publié le 23/09/2008 Dernière mise à jour le 23/09/2008 à 09:36 TU

Cinq ans après avoir perdu la finale de la Coupe de la CAF face au Raja de Casablanca (ici Etienne Kibong, à droite), Coton sport retrouve les sommets continentaux.
(Photo : AFP)

Qualifié pour les demi-finales de la plus prestigieuse des compétitions africaines, le club de Garoua rallume une flamme qu’on croyait vacillante : depuis 27 ans, aucune équipe camerounaise n’a remporté le moindre titre continental.

En se hissant le 20 septembre en demi-finales de la ligue africaine des champions grâce à une brillante victoire (3-0) face au club nigérian d’Enyimba, Coton sport de Garoua a accompli un exploit qu’aucun club camerounais n’avait encore réalisé. Une prouesse qui crée un réel espoir : depuis le sacre de l’Union de Douala en 1981 dans la défunte Coupe d’Afrique des clubs vainqueurs de coupe, aucun club local n’a plus brillé sur la scène continentale.   

Et pourtant. A l’entame de la phase de poules de l’édition 2008 de la Ligue des champions, peu de personnes auraient parié que l’équipe camerounaise se retrouverait dans le dernier carré. Coton sport se trouvait dans un groupe B extrêmement relevé avec, comme adversaires, Enyimba, vainqueur du trophée en 2003 et en 2004, Al-Hilal et le Tout Puissant Mazembé, deux autres habitués de cette compétition. 

Armé d’endurance, de persévérance et de ténacité, Coton sport, qui a reçu tous ses adversaires à Garoua dans le mythique stade de Roumdé Adjia, est allé de succès en défaite, puis de match nul en succès sans jamais se décourager. Au final, l’équipe camerounaise a battu une fois ses trois rivaux, a accroché Al-Hilal et concédé deux défaites à l’extérieur contre Enyimba et TP Mazembé. De quoi terminer au sommet du groupe avec 10 points, une longueur devant les Nigérians.

Montée en puissance  

Pour parvenir à ces résultats certes en dents de scie mais flatteurs, le Franco-Ivoirien Alain Ouombléon, entraîneur de l’équipe de Garoua depuis seulement fin juillet, a mis en place un collectif soudé avec comme cheville ouvrière Ahmadou Ngomna, le capitaine. Véritable tour de contrôle évoluant au milieu du terrain, c’est lui qui stoppe toutes les velléités adverses. C’est encore Ahmadou Ngomna qui de par ses relances à Oumarou Sanda, Makadji Boukar, Kamilou Daouda ou Ousmaïlla Baba met la défense adverse en déroute.

 

La montée en puissance de Coton sport, équipe de la Société de développement du coton (Sodecoton), une entreprise agroalimentaire basée à Garoua (à 1200 km au nord-est de Yaoundé), peut surprendre. Si, sur la scène continentale, son seul fait majeur reste jusqu’à aujourd’hui une finale de Coupe de la CAF perdue en 2003 face au Raja de Casablanca du Français Henri Michel (et dont la défense était commandée par Amine Erbate, aujourd’hui à l’OM), au plan local, Coton Sport règne sans partage sur les compétitions nationales depuis bientôt une décennie.

En 2008, le club de Garoua a été sacré champion du Cameroun pour la sixième année consécutive et pour la neuvième fois de son histoire. Pour un club créé en 1986 et qui n’est en première division que depuis 1993, la performance est remarquable. Qualifié pour la finale de la Coupe nationale, Coton sport reste en lice pour un quatrième doublé coupe-championnat après 2003, 2004 et en 2007. Mais le grand souhait de tous les Camerounais est que Coton sport leur redonne le sourire en remportant cette année sa première Ligue des champions, mettant ainsi fin à une disette continentale qui n’a que trop duré.

Joël Wadem, correspondant sportif de RFI à Yaoundé