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Nucléaire nord-coréen

Pyongyang expulse l’AIEA du site de Yongbyon

Article publié le 24/09/2008 Dernière mise à jour le 24/09/2008 à 23:22 TU

Regain de tension entre la Corée du Nord et la Communauté internationale. Pyongyang a expulsé ce mercredi les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) du site de retraitement de son complexe nucléaire de Yongbyon. Les Etats-Unis appellent les autorités nord-coréennes à « revenir » sur ce geste provocateur.

La télévision nationale chinoise diffusait les images de la destruction de la tour de refroidissement du site nucléaire de Yongbyon, en Corée du Nord, le 27 juin 2008.(Photo : AFP)

La télévision nationale chinoise diffusait les images de la destruction de la tour de refroidissement du site nucléaire de Yongbyon, en Corée du Nord, le 27 juin 2008.
(Photo : AFP)


Avec notre correspondant à Vienne, Christian Fillitz

Les inspecteurs de l’AIEA ont été obligés d’enlever une centaine de scellés que l’agence avait apposés, ainsi que la vingtaine de caméras de surveillance.

Dorénavant, les inspecteurs onusiens n’ont plus accès au site de retraitement. En outre, la Corée du Nord prévoit d’introduire des matériaux fissiles dans la centrale d’ici une semaine.

Avec une puissance de cinq mégawatts, la centrale de Yongbyon est relativement petite, mais une fois en fonction, elle peut livrer du plutonium. C’est de là que provient, d’ailleurs, le plutonium qui a permis le premier test nucléaire nord-coréen en octobre 2006.

Maîtres de la négociation

Selon des diplomates occidentaux et des experts nucléaires, la Corée du Nord aura besoin de plusieurs mois sinon plus pour faire redémarrer le site de Yongbyon qui a déjà été largement démantelé. Ainsi en juin, la tour de refroidissement de vingt-cinq mètres a été détruite.

Rappelons qu’en 2007, Pyongyang avait accepté de renoncer à son programme nucléaire en échange de facilités commerciales et diplomatiques. Le régime avait débuté le démantèlement de son complexe, finalisant en octobre un accord de dénucléarisation avec 5 autres partenaires, notamment la Chine et les Etats-Unis.

Un an plus tard, le 14 août 2008, Pyongyang suspendait ce démantèlement accusant Washington de ne pas avoir retiré la Corée du Nord de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme.

Au pays de Kim Jong-il, on a l'habitude des volte-face et des bras de fer, c'est même un fonds de commerce.

En expulsant les inspecteurs de l'AIEA, les responsables nord-coréens veulent à nouveau montrer que dans ce dossier, ils sont maîtres : maîtres de l'agenda, maîtres de la négociation.