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France / Politique

Ségolène Royal mobilise ses partisans au Zénith de Paris

par  RFI

Article publié le 28/09/2008 Dernière mise à jour le 28/09/2008 à 06:59 TU

« Je suis là aujourd’hui, je serai là demain, rien ne me fera reculer. » Dans un discours de 45 minutes, applaudie par des militants venus de toute la France, Ségolène Royal s’en est prise aux « portes-flingues de l’Elysée », épinglant leurs réactions au cambriolage de son appartement fin juin, dans une tirade où elle n’a pas épargné non plus des responsables socialistes.

Ségolène Royal, visionnaire.( Photo : AFP )

Ségolène Royal, visionnaire.
( Photo : AFP )

Reportage sur le "show politique" de Ségolène Royal au Zénith

Références théâtrales à l'appui, Ségolène Royal récite son texte et fait son show. « J'ai appris qu'il faut savoir perdre sans amertume, pour pouvoir un jour gagner sans triomphalisme ».

28/09/2008 par Florent Guignard

Un concert ? Un meeting ? Les observateurs s’entendent déjà pour affirmer qu’il s’agit pour l’instant en France d’un « OVNI politique ». Tunique, jean et cheveux bouclés, plus forte, dit-elle, de sa défaite présidentielle, Ségolène Royal a fait son « one woman show ».

Devant près de 4000 personnes, entre deux prestations d’artistes venus se produire bénévolement (Trust, Benjamin Biolay, Hervé Vilard, Da Silva, Cali...), la présidente de Poitou-Charente a fustigé « le système financier en folie qui s’auto-détruit sous nos yeux », « un monde sans règles. »

Dans son discours de 45 minutes, souvent interrompue par des salves d’applaudissement, Ségolène Royal a appelé la gauche à se ressaisir. Pour elle, « la gauche doit être là malgré ses imperfections, la gauche doit être là pour faire émerger cette nouvelle France qui attend qu'on la réveille ».

Arpentant la scène, à la manière d'une actrice, avec une gestuelle affirmée, souriant, riant parfois, elle s'était délestée de certaines attitudes figées de sa campagne. « Elle a trouvé cette liberté de ton et d'allure qu'elle a cherchée pendant la campagne », résumait le député Jean-Louis Bianco.

Ségolène Royal au Zénith de Paris

« Connaissez-vous ce joli mot d'Aimé Césaire ? (...) Jamais je n'ai mis un genou à terre... Jamais je n'ai songé à abandonner. »

28/09/2008 par Florent Guignard

Le registre était également personnel. Elle s'est posée en victime du pouvoir mais aussi de certains de ses camarades du parti, évoquant « la riante primaire, la courtoise présidentielle, les gentils coups bas, les tendres attaques, les doux cambriolages, les amicales pressions et les charmantes épreuves personnelles ». Allusion à peine voilée à sa séparation d'avec François Hollande.

Ségolène Royal avait invité tout l'état-major du PS, mais seuls ses plus proches alliés comme Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes, l'eurodéputé Vincent Peillon, étaient de la fête, tout comme l'homme d'affaires Pierre Bergé qui finance ses activités.

Entre « ferveur » et « transcendance »

Ainsi va Ségolène Royal : un pied au PS, à défaut d’en prendre la tête, et un autre à « Désir d’avenir », son association de supporters. Des milliers d’adhérents revendiqués et réunis dans le souvenir, parfois exaltés, de la dernière campagne présidentielle.

C’est d’ailleurs le sens de ce concert de la fraternité présenté comme la suite de Charléty, le méga concert organisé dans un stade parisien le 1er mai 2007, juste avant le second tour.

Ce dimanche soir, le programme est très éclectique : théâtre, court-métrages et chanson de Trust (groupe de rock d’Hervé Villard,chanteur populaire sur le retour). Ségolène Royal prétend toujours faire de la politique autrement, entre « ferveur » et « transcendance » selon ses propres mots.

Alors, bien sûr, ce rendez-vous fait grincer quelques dents socialistes, en pleine campagne pour le congrès de novembre. Mais Ségolène Royal s’en défend : il ne s’agit pas d’une démonstration de force pour celle qui a mis au frigidaire sa candidature à la succession de François Hollande, ce concert est à mettre au pot commun de toute la gauche, assure son entourage.

La plupart des dirigeants socialistes auraient été invités à venir ce soir là au Zénith et Ségolène Royal leur a même adressé, via la presse, un message personnel : la musique adoucit les mœurs.