Somalie / Piraterie

Des navires de guerre encerclent le bateau ukrainien aux mains des pirates

Article publié le 28/09/2008 Dernière mise à jour le 29/09/2008 à 12:09 TU

Le Golfe d'Aden en Somalie, refuge des pirates.
(Carte : RFI)

La chasse aux pirates des mers pourrait bien dégénérer en bataille navale alors que plusieurs bateaux de guerre pourchassent le cargo ukrainien transportant des chars et capturé par des pirates au large de la Somalie. L'un de ces bâtiments est américain. Les deux autres battent pavillon européen. Les négociations continuent malgré tout et les pirates exigent une rançon de 20 millions de dollars.

Il semble, cette fois, que les pirates somaliens auront du mal a disparaître dans la nature avec le cargo ukrainien puisque, outre le destroyer USS Howard, deux autres bâtiments de guerre européens ont pris position autour du navire.

Une information que confirme le capitaine du bateau ukrainien, Viktor Nikolsky, joint par RFI au téléphone. Il annonce également la mort naturelle d'un des membres d'équipage.

Les pirates qui sont à bord du cargo ne peuvent aller nulle part. Ils sont coincés à quelques encâblures des côtes somaliennes, au large du port d'Hobyo, plus précisémment.

Au micro de RFI, le chef des pirates, Ali Sugule a formulé une nouvelle demande de rançon, moins importante que la première. Il ne parle plus de 35 mais de 20 millions de dollars.

Plusieurs autres navires sont aux mains des pirates et presque chaque jour un vaisseau est attaqué mais cette fois, les Américains ont déployé des moyens importants. Dès vendredi, des avions de chasse survolaient la côte somalienne manifestement pour repérer le cargo ukrainien.

L'ampleur de cette opération, tient à la nature très particulière de la cargaison. Il y a à bord de ce cargo 33 chars de combats de type T72, le petit bijou de l'armée russe, mais il y a aussi des munitions et des armes légères.

Personne n'a envie de voir ces armes finir entre les mains des milices somaliennes. Or il faut savoir que les ports de Hobyo et Harardhere sont contrôlés par des factions armées dont certaines sont liées aux milices islamistes. Les Américains, qui accusent les islamistes somaliens de liens avec al-Qaïda, ne pouvaient pas rester les bras croisés face au danger de les voir directement ou indirectement renforcés par cet acte de piraterie.

Et la France ?

Il y a une dizaine de jours, la France a déposé aux Nations unies un projet de résolution visant a créer une force internationale pour escorter les navires au large de la Somalie. Depuis un an, des navires de guerre occidentaux escortent les bateaux du PAM, le Programme alimentaire mondial. Mais Paris veut aller plus loin et recherche actuellement un consensus pour mettre en place une force capable de faire la guerre aux pirates.

Mais d'autres voix rappellent que la solution ne peut qu'être globale, ainsi Ahmedou Ould-Abdallah, le représentant de l'ONU pour la Somalie, estime que seul une plus grande implication de la communauté internationale dans la résolution des problèmes de la Somalie permettra d'éradiquer la piraterie. « Le problème est global » dit-il. Seule la paix à Mogadiscio ramènera l'ordre et la sécurité. Une paix introuvable depuis plus de quinze ans.