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Chine

Pékin voudrait bien mettre en sourdine le scandale du lait

Article publié le 30/09/2008 Dernière mise à jour le 30/09/2008 à 11:53 TU

Li Fangping, membre d’un groupe d’avocats défenseurs des familles d’enfants victimes du lait contaminé.(Photo : AFP)

Li Fangping, membre d’un groupe d’avocats défenseurs des familles d’enfants victimes du lait contaminé.
(Photo : AFP)

Dans l'affaire du scandale du lait contaminé, vingt-sept personnes ont été inculpées dans le nord du pays. Ce sont des personnes qui travaillent pour le groupe laitier Hebei Sanlu. C'est notamment dans le lait produit par cette usine que l'on a retrouvé de la mélamine, un produit très dangereux pour les reins. Ce lait a déjà tué quatre bébés mais plus de 50 000 enfants sont aussi malades pour avoir bu ce lait. Les autorités chinoises pourraient en profiter pour ne plus parler de cette affaire.

Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin

Après avoir fait preuve de transparence, les autorités chinoises semblent bien décidées à refermer au plus vite ce scandale du lait contaminé.

Jusqu’à maintenant, les dizaines d’arrestations, parmi les dirigeants de Sanlu ou les responsables locaux, n’ont pas suffi à calmer la colère des familles. Mais cette fois, Pékin semble avoir décidé d’étouffer l’affaire.

On observe pour commencer que le bilan des victimes n’a pas changé depuis une dizaine de jours. On parle toujours de 4 morts et de 12 000 bébés hospitalisés. La presse se contente d’évoquer en page intérieure, les derniers progrès de l’enquête.

Mais selon les organisations de défense des droits de l’homme, la censure s’installerait et les médias officiels ne seraient plus autorisés à reprendre les informations de la presse étrangère.

Volonté de contrôler la presse, mais aussi d’étouffer la colère des parents, un groupe d’avocats s’est constitué, pour venir en aide aux familles des enfants victimes de la mélamine. Plus d’une centaine d’avocats se sont portés volontaires. Mais depuis quelques jours, certains d’entre eux se sont retirés de la liste, après avoir subi des pressions.

Li Fangping, le défenseur de Hu Jia, à l’origine de cette initiative, reconnaît que la tâche n’est pas facile. « Certains d’entre nous, ont été avertis qu’ils risquaient d’avoir de gros problèmes ».

Difficulté d’accès à la justice, difficulté de s’entretenir avec des avocats, difficulté aussi pour bénéficier des soins, officiellement gratuits ; les autorités chinoises semblent bien décidées à faire oublier ce nouveau scandale du lait contaminé.