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Crise financière

L’Europe en quête d’une réponse commune

par Patrick Adam

Article publié le 06/10/2008 Dernière mise à jour le 06/10/2008 à 23:49 TU

Après le mini-sommet de Paris qui a réuni ce week-end les Européens membres du G8, les ministres des finances des 27 se retrouvent ce mardi à Luxembourg. Ils vont tenter de mettre en pratique les quelques principes énoncés par le G4. Mais l’idée d’un plan de sauvetage européen ne fait pas l’unanimité, l’Allemagne continue de s’opposer à ses partenaires.
Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, le 6 octobre 2008, à Luxembourg.(Photo : AFP)

Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, le 6 octobre 2008, à Luxembourg.
(Photo : AFP)


Réunis à Paris pendant le week-end, le chef de l’Etat français, la chancelière allemande et les Premiers ministres britannique et italien n’avaient pu s’entendre au-delà de la seule déclaration de principe. Le projet d’un plan de sauvetage des établissements financiers, décidé à l’échelle européenne, s’était heurté à l’opposition d’Angela Merkel et de Gordon Brown. Au « tous pour un », les dirigeants avaient préféré le « chacun pour soi ».

Mais, la crise gangrène chaque jour un peu plus le monde de la finance, et les mesures défendues par certains il y a encore peu, se voient désormais adoptées par ceux-là même qui les critiquaient.

Réunis lundi soir à Luxembourg, les ministres des finances de la zone euro, puis ceux des 27 ce mardi, devaient à nouveau discuter de ce fameux plan de sauvetage dont Berlin et Londres ne veulent pas. Il s’agit de tenter de trouver une réponse concertée, de gommer l’impression d’improvisation afin d’éviter une contagion de la crise qui touche les pays les uns après les autres. Bruxelles affiche l’unité, le porte-parole de la Commission Johannes Laitenberger assure qu’il existe une « intention politique claire de tout rassembler et de consolider cela dans une approche commune », il ajoute que « tous les acteurs font preuve d’un effort de coordination ».

Rome annonce que son représentant défendra à nouveau à Luxembourg le projet d’un fonds commun équivalent à 3% du PIB. Sûr de son fait, l’Italie avait d’ailleurs annoncé que l’Allemagne reviendrait sur sa décision et adopterait une telle mesure. Berlin a démenti l’optimisme italien, le porte-parole du gouvernement affirme « nous avons clairement dit samedi à Paris que nous considérons que ce n’est pas la bonne voie, il n’y a pas de changement ». Dans un pays à forte épargne, près de 11% l’an passé, Angela Merkel refuse, à un an des élections, d’avoir à éponger les pertes des banques européennes alors que les Allemands restent marqués par la crise des années 30.

Sauve qui peut

Lorsque, la semaine dernière, l’Irlande annonçait une garantie pendant deux ans des dépôts dans les six grandes banques du pays, soit 400 milliards d’euros, elle avait essuyé une volée de critiques, notamment venues de Grande-Bretagne. Londres craignait, en effet, un transfert de ses capitaux vers l’abri irlandais.

Depuis, d’autres pays ont adopté des mesures similaires, mais limitées aux dépôts des particuliers. C’est le cas du Danemark et surtout de l’Allemagne. Afin d’éviter la panique chez les petits porteurs, Angela Merkel a annoncé le déplafonnement de la garantie accordée sur les dépôts bancaires, jusqu’alors limitée à 20.000 euros.

Un geste d’une ampleur sans précédent qui a incité les Autrichiens à réagir. Vienne emboîte le pas à Berlin, le ministre autrichien des  Finances Wilhelm Molterer annonce une garantie des dépôts, et explique cette mesure par la nécessité « d’éviter  une fuite des épargnants » vers d’autre pays, en l’occurrence le voisin allemand.

En Grèce, le Premier ministre Costas Caramanlis réaffirme que tous les dépôts sont « complètement garantis », mais la banque nationale de Grèce a déposé une demande auprès de la Banque centrale européenne pour augmenter la garantie des dépôts de 20 à 30.000 euros.

Autant de mesures destinées à rassurer les épargnants européens mais qui ne suffiront pas à sauver les établissements financiers menacés de faillite. D’où les réunions de Luxembourg. Alors que Nicolas Sarkozy multiplie les contacts avec les acteurs concernés en Europe, le Premier ministre espagnol sera en fin de semaine à Paris. Madrid rappelle, par la voix de son ministre de l’Economie Pedro Solbes, que les solutions doivent être européennes et non nationales. Mais en cas d’échec des Européens à s’entendre sur une réponse commune, l’Espagne prévient qu’elle imitera ses voisins en garantissant, elle aussi, dans son cadre national, la solidité des dépôts.

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