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Corée du Nord

Pyongyang reprend son démantèlement nucléaire

par  RFI

Article publié le 12/10/2008 Dernière mise à jour le 12/10/2008 à 21:55 TU

La Corée du Nord a annoncé ce dimanche la reprise des opérations de démantèlement de ses infrastructures nucléaires après la conclusion d’un accord stipulant que Washington retire ce pays de sa liste des Etats soutenant le terrorisme. Après plusieurs mois d'incertitude et de bras de fer, la dernière tournée du négociateur Christopher Hill a finalement abouti à la relance des négociations dans un apparent climat de confiance retrouvée.

Le négociateur américain Christopher Hill, le 3 octobre 2008.( Photo : AFP )

Le négociateur américain Christopher Hill, le 3 octobre 2008.
( Photo : AFP )

Comme un retour à la case départ, on reprend tout depuis le début : le démantèlement va redémarrer, la désactivation du réacteur de Yongbyon va se poursuivre, les inspecteurs américains et ceux de l'Agence internationale à l'énergie atomique vont être autorisés à revenir, tous les sites de production, répertoriés ou pas, seront susceptibles d'être visités.

En outre, des échantillons seront prélevés et analysés, certains seront transportés jusqu'aux Etats-Unis pour y être étudiés de plus près ; la documentation nord-coréenne sera mise à disposition et des entretiens seront menés avec le personnel chargé du programme nucléaire nord-coréen.

Victoire diplomatique

Voilà l'esprit de l'accord. Reste toutefois à le formaliser dans un document de travail, appelé « protocole de vérification », qui devra être validé « dans un proche avenir » par l'ensemble du groupe des pays négociateurs (c'est à dire les deux Corées, les Etats-Unis, la Chine, le Japon et la Russie).

A l'issue de ce long bras de fer, les Américains sont satisfaits. Ils obtiennent un régime de surveillance renforcée. De même, les Nord-Coréens y gagnent une incontestable victoire diplomatique en sortant, enfin, de cette liste des Etats-voyous (sur laquelle figurait leur pays depuis plus de 20 ans).

C’est la satisfaction et le soulagement au sein de la communauté internationale car, sans préjuger ni de la bonne foi des protagonistes, ni de la suite du dossier, on vient d'écarter la menace d'une reprise imminente de la production de bombes atomiques quelque part dans le monde.

Satisfaction prudente de la Corée du Sud

« La présidence la république sud coréenne a déclaré que le retrait de la Corée du Nord de la liste américaine des Etats qui soutiennent le terrorisme ouvrait la voie à un rapprochement entre les deux Corées… ».

12/10/2008 par Aurélien Colly

Au Japon, c'est l'indignation 


Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Shoichi Nakagawa, le ministre japonais des Finances, est indigné par cette décision du président américain, George Bush. Shoichi Nakagawa avait dirigé un cabinet d’avocats qui soutient l’association des familles de victimes d’enlèvements de Japonais par des agents nord-coréens dans les années 70 et 80.

Depuis Washington, où il se trouve pour une réunion du G7 des Finances, Shoichi Nakagawa déclare : « J’estime que les enlèvements sont comparables à des actes terroristes. J’en ai parlé avec les Yokota qui étaient très choqués ». Les Yokota sont les parents de Megumi Yokota qui était adolescente lorsqu’elle avait été kidnappée par des agents nord-coréens.

Le Japon s’est toujours opposé à voir la Corée du Nord rayée de la liste des Etats terroristes aussi longtemps que le dossier des Japonais enlevés par les services secrets nord-coréens, n’aura pas été réglé. Des dizaines de Japonais seraient toujours détenus en Corée du Nord.

Le retrait de la Corée du Nord de cette liste des Etats terroristes affaiblit la position du Japon.