Article publié le 15/10/2008 Dernière mise à jour le 16/10/2008 à 11:27 TU
Philippe de Dieuleveult, animateur de La chasse au trésor, et ses six compagnons participaient à l’expédition « Africa Raft » dans les rapides d’Inga en août 1985. Ils n’ont pas été revus depuis cette date. La thèse d’une noyade a été avancée pour expliquer leur disparition. Mais selon le trimestriel XXI, à paraître ce jeudi, Philippe de Dieuleveult ne s’est pas noyé, mais a été arrêté par les services secrets zaïrois qui l’auraient ensuite exécuté, tout comme les autres membres de son expédition. La mystérieuse disparition de cette équipe de télévision avait suscité des polémiques dans les milieux politiques et médiatiques en France et en Afrique.
Selon le magazine XXI, la disparition de Philippe de Dieuleveult n'a rien d'accidentelle. L'animateur aurait été arrêté, torturé puis exécuté par les services secrets zaïrois. Philippe de Dieuleveult était soupçonné par ses tortionnaires d'être un espion ou un mercenaire au service de la France. C'est la DSP (Division spéciale présidentielle), la garde rapprochée du maréchal Mobutu qui l'aurait exécuté. Dans une enquête intitulée « Les crocodiles du Zaïre », le trimestriel publie notamment un procès-verbal, sur papier à en-tête de la DSP, de l’interrogatoire auquel l’animateur aurait été soumis, le 8 août 1985, deux jours après la disparition des sept membres de l’expédition « Africa Raft ».
Jean, le frère de Philippe de Dieuleveult, a authentifié, pour le magazine XXI, la signature du « comparant » qui, selon ce procès-verbal, a déclaré avoir été arrêté à l’île des Hippopotames, en allant vers le barrage d’Inga, niant l’accusation du « major K. » selon laquelle il était de la DGSE, la Direction générale de la sécurité extérieure, l’organisme chargé à l’époque du renseignement extérieur de la France. Selon ce document, Dieuleveult a affirmé être venu pour l’expédition Africa Raft et a demandé à être entendu devant son avocat à l’ambassade de France à Kinshasa.
Sur la base des informations de XXI, la famille de Philippe de Dieuleveult entend relancer l’enquête et une plainte devrait être déposée dans les prochains jours à Paris.
Selon Anna Miquel, auteur de l'article « Les crocodiles du Zaïre » inclus dans ce numéro du trimestriel, l’Agence nationale de documentation (AND) du Zaïre qui dirigeait le renseignement intérieur de cet Etat du temps de Mobutu, soupçonnait les français qui descendaient le fleuve Zaïre de vouloir saboter le barrage d’Inga. Lors de leur interrogatoire, ils auraient été torturés puis exécutés.
« J'ai toujours senti que le dossier était assez sensible, je me suis vraiment confrontée à des murs...»