Côte d’Ivoire
Procès du Probo Koala : lourdes réquisitions
Article publié le 21/10/2008 Dernière mise à jour le 21/10/2008 à 19:23 TU
De lourdes peines ont été requises mardi par la justice ivoirienne contre 7 accusés, jugés à Abidjan dans l’affaire du déversement de déchets toxiques. L’avocat général a par ailleurs demandé l’acquittement des 2 autres accusés. Le verdict est attendu, en principe, pour la fin de la semaine.
Denis Yao Pipira, président de la Fédération des associations des victimes des déchets toxiques de Côte d'Ivoire montre les sacs de terre contaminée.
(Photo : N. Navarro/RFI)
Avec notre envoyé spécial permanent à Abidjan, Norbert Navarro
Prison à vie requise contre Salomon Ugborugbo. Pour l’avocat général, pas de doute, le patron de la société Tommy savait que les déchets étaient toxiques. Ce qui l’accable, c’est une lettre manuscrite qu’il a lui-même envoyée par télécopie à Trafigura, l’affréteur du Probo Koala. Lettre dans laquelle il écrit qu’il va prendre contact avec un chimiste, qu’il a pris connaissance des produits et qu’il va bien s’en occuper, étant rappelé qu’en l’occurrence, bien s’en occuper a consisté, pour lui, à les faire déverser à l’air libre dans une quinzaine de sites de l’agglomération d’Abidjan.
Perpétuité également requise contre Essoin Kouao, l’agent qui a délibérément donné le contact de la société Tommy à la filiale ivoirienne de Trafigura Puma Energy, alors qu’il savait pertinemment que la petite entreprise de Salomon Ugborugbo était incapable de traiter de tels déchets.
L’avocat général a également requis vingt ans de réclusion à l’encontre de cinq autres accusés, complices présumés des deux premiers ; et l’acquittement pour les deux derniers dans le box, qui ne faisaient apparemment pas partie de la bande. Le procès doit à présent se poursuivre avec les plaidoiries de la défense. Verdict attendu, en principe, en fin de semaine.
