Article publié le 26/10/2008 Dernière mise à jour le 26/10/2008 à 14:39 TU
Tzipi Livni a décidé d'interrompre les négociations pour former un gouvernement et de convoquer des élections anticipées. La chef du parti Kadima, avait vu ses chances de former un gouvernement majoritaire réduites à néant après le refus du parti ultra-orthodoxe Shas d'y participer. Elle est attendue dimanche après-midi chez le président Shimon Peres.
Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet
Tzipi Livni a choisi un retour aux urnes, plutôt que de former un gouvernement minoritaire au prix fort. Une décision prise au lendemain du refus du Shas de participer à la nouvelle coalition. Le parti religieux ultra-ortodoxe et ses douze députés ont claqué la porte faute d'avoir obtenu l'énorme enveloppe budgétaire pour les allocations familiales qu'ils réclamaient et faute aussi d'avoir obtenu des garanties que le sort de Jérusalem ne soit pas négocié lors des pourparlers de paix avec les Palestiniens.
Ce samdedi, les six députés d'un autre parti ultra-orthodoxe, La liste unifiée de la Torah, qui auraient pu permettre de former une équipe minoritaire, ont également exclu de participer à une coalition sous la direction de Tzipi Livni.
La dirigeante de Kadima, soucieuse de ne pas donner l'impression d'être prête à tout pour former une coalition a finalement choisi de jeter l'éponge, bien avant la fin du délai que la loi lui accordait pour former un nouveau gouvernement.
Quatorze jours
Une attitude qui détonne, dans un pays où les responsables politiques ont l'habitude des négociations serrées jusqu'à la dernière minute et des accords politiques à l'arraché. La dame de fer a cédé pour garder sa probité et a prévu, d'après ses proches, de proposer au président Shimon Peres de convoquer des élections vers la mi-février.
Shimon Peres, qui sera donc officiellement informé en fin d'après-midi ce dimanche de la décision de Tzipi Livni, dispose de plusieurs jours pour consulter avant d'informer la Knesset du renoncement de Tzipi Livni. Le président peut encore confier à un autre dirigeant politique le soin de tenter de former une équipe gouvernementale dans les quatorze jours. Une hypothèse peu probable, étant donné le rapport des forces au Parlement.
La colère de Tzipi Livni |
La dirigeante de Kadima n'a encore fait aucune déclaration officielle, mais les journaux israéliens regorgent ce matin de ses propos . Et le sentiment qui domine, c'est la colère. Une colère saine pour Tzipi Livni qui dénonce le chantage des partis religieux ultra-orthodoxes qui ont fait des demandes exorbitantes et inacceptables. « Assez, on arrête là, j'en ai assez de leur tentative d'extorsion, on convoque des élections » aurait déclaré hier soir Tzipi Livni à ses conseillers. L'éditorialiste du quotidien Maariv assure que Tzipi Livni ne décolère pas contre le dirigeant du parti ultra-orthodoxe Shas. « Qu'est-ce qu'il veut » ? se serait exclamée la chef de Kadima ; « Tout détruire ? Comment peut-il exiger que soit officiellement annoncé qu'il n'y aura pas de négociation sur la question de Jérusalem ? Quel dirigeant peut annoncer une telle chose, alors que cela entraînerait la fin des pourparlers de paix, une paralysie politique et une recrudescence de la violence dans toute la région ? J'ai des responsabilités. J'ai fait des propositions correctes, y compris dans le domaine social », poursuit encore Tzipi Livni, « mais il y a des limites et je ne souhaite pas céder au chantage de tous les partis ». Tzipi Livni a peut-être jeté l'éponge mais elle le fait la tête haute, en faisant savoir qu'elle placait les intérêts du pays, avant les siens. Catherine Monnet à Jérusalem |
Archives
17/10/2008 à 05:19 TU
22/09/2008 à 06:35 TU
A écouter
C'est un échec pour Tzipi Livni dans la mesure où c'est Benjamin Netanyahu qui dès la démission d'Ehud Olmert a réclamé des élections immédiates.
26/10/2008