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Russie

Le président de l’Ingouchie limogé

par  RFI

Article publié le 31/10/2008 Dernière mise à jour le 31/10/2008 à 05:19 TU

Le président russe Dimitri Medvedev met fin aux fonctions du président de l'Ingouchie, cette petite République du Caucase, voisine de la Tchétchénie, qui vit pratiquement une situation de guerre.

Avec notre correspondant à Moscou, Thierry Parisot

Le président russe Dmitri Medvedev a limogé Mourat Ziazikov, dirigeant de l'Ingouchie.(Photo : Reuters)

Le président russe Dmitri Medvedev a limogé Mourat Ziazikov, dirigeant de l'Ingouchie.
(Photo : Reuters)

Il fallait un bouc émissaire et ce fût celui-là, Mourat Ziazikov, ancien général du KGB et président de l'Ingouchie depuis six ans.

Le Kremlin ne peut pas lui reprocher sa grande loyauté. L'homme avait donné au parti au pouvoir Russie Unie et à Dimitri Medvedev des scores plus qu'honorables aux dernières élections, et surtout, contre toute vraisemblance, il avait obtenu dans sa République des taux de participation soviétique : entre 92 et 99%.

Disparitions et enlèvements

L'Ingouchie, dans le Caucase, a pour frontières l'Ossétie du Nord et la Tchétchénie.(Carte : RFI)

L'Ingouchie, dans le Caucase, a pour frontières l'Ossétie du Nord et la Tchétchénie.
(Carte : RFI)

L'opposition s'était alors mobilisée en lançant une pétition sur le thème : « non, je n'ai pas voté au dernier scrutin ». Elle avait réuni les signatures de plus de la moitié du corps électoral. L'opposant, à l'origine de ce mouvement, s'est fait arrêté le mois dernier et il est mort en garde à vue tué par balles. La police assure qu'elle n'y est pour rien.

Le désormais ancien président ingouche Ziazikov dit la même chose. Mais le Kremlin lui reproche de plus en plus de ne pas tenir sa République, en proie à des attaques quasi-quotidiennes de militants de divers horizons contre des représentants du pouvoir et des forces de l'ordre.

Tout récemment, Mourat Ziazikov confiait son impuissance à un défenseur des droits de l'homme venu l'interroger sur les multiples disparitions et enlèvements de civils. « Tout ça relève des forces spéciales », disait-il, et donc, du ministère de l'Intérieur, à Moscou, pas très loin du Kremlin.