RD Congo
La rébellion officialise sa prise de contrôle de Rutshuru
Article publié le 01/11/2008 Dernière mise à jour le 02/11/2008 à 06:31 TU
Les rebelles de Laurent Nkunda ont organisé ce samedi une cérémonie d'investiture d'une nouvelle administration à Rutshuru, une ville de l'est de la RDC passée sous leur contrôle. Une marche réunissant 700 personnes, organisée et encadrée par la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du général déchu Nkunda, a emprunté l'artère principale de la ville pour se rendre au stade de football de la ville.
De leur côté, les ministres français et britannique des Affaires étrangères, Bernard Kouchner et David Miliband, ont rappelé ce samedi à Kinshasa la nécessité de mettre en œuvre des accords conclus avec le Rwanda voisin et la rébellion pour ramener le calme dans l'est de la République Démocratique du Congo. IIs ont rencontré le président Joseph Kabila avant de se rendre à Goma, la capitale du Nord-Kivu.
Le jeune frère de Laurent Nkunda, le capitaine Seco, danse dans le stade de Rutshuru, le 1er novembre 2008.Avec notre envoyé spécial à Rutshuru
( Photo : AFP )
A la faveur de l'accalmie militaire, les déplacés rentrent chez eux. Hier, l'axe nord allant de Goma à Rutshuru était désert.
Aujourd'hui ils étaient des milliers de civils, un ballot sur la tête, à remonter vers le Nord. « C'est la faim qui nous pousse à rentrer », explique un jeune homme rencontré sur la route.
Sur les collines verdoyantes, certains ont déjà repris les travaux des champs. Donner l'impression d'une normalité retrouvée, c'est exactement ce que tente de faire le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) à Rutshuru.
« Représailles »
Les hommes du général Nkunda ont pris la ville mardi, et ce samedi ils organisaient une manifestation pour officialiser leur autorité sur les lieux.
Commissaire européen à l’Aide humanitaire « Il y a aujourd'hui une volonté pour régler le problème jusque dans ses causes. Pour aller vers la voie diplomatique et vers la voie politique. »
Des pancartes dénonçant la collusion entre les forces armées congolaises (FARDC) et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), ou appelant à des négociations ont été accrochées aux moto-taxis. Louis Michel
Mais dans la population, le cœur n'était pas à la fête. A voix basse, plusieurs personnes expliquent qu'elles sont venues contraintes. « Sinon, disent-elles, le soir nous subirons les représailles des hommes du CNDP. »
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