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RD Congo

Timide accalmie

Article publié le 01/11/2008 Dernière mise à jour le 02/11/2008 à 06:37 TU

Un sommet de la paix pourrait être rapidement organisé à Nairobi pour résoudre le conflit dans l'est de la République démocratique du Congo. C'est un appel qui a été lancé par le Commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire, Louis Michel, qui assure que les présidents congolais, Joseph Kabila et rwandais, Paul Kagamé, ont donné leur accord. Ce sommet doit rassembler tous les dirigeants de la région et tous les organismes internationaux pour tenter mettre un terme aux causes du conflit qui mine le Nord-Kivu. Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, et le secrétaire d’Etat à la Coopération, Alain Joyandet, sont attendus ce samedi dans la capitale du Nord-Kivu où un timide retour à la normale a été constaté hier. Les habitants de la ville semblent avoir été rassurés par le cessez-le-feu décrété par Laurent Nkunda et la situation s'est apaisée.
Certains refugiés profitent de l'accalmie pour retourner chez eux, mais des dizaines de milliers de déplacés sont toujours dans la nature dans le secteur de Goma mais aussi de Rutshuru.(Photo : Reuters)

Certains refugiés profitent de l'accalmie pour retourner chez eux, mais des dizaines de milliers de déplacés sont toujours dans la nature dans le secteur de Goma mais aussi de Rutshuru.
(Photo : Reuters)

Avec notre envoyé spécial,

Il semble que la nuit a été calme dans le Nord-Kivu, selon des sources au sein des forces loyalistes et rebelles. Le cessez-le-feu a été respecté, mais va-t-il tenir ? Il est encore bien sûr trop tôt pour le dire. Par ailleurs à Goma la situation revient progressivement à une certaine normalité même si l’inquiétude des populations est encore grande. Hier dans le centre-ville bon nombre de boutiques étaient ouvertes et la population circulait à nouveau.

Sur le plan militaire, même si le gros de la troupe n’est pas encore revenu, à Goma on pouvait voir hier quelques soldats gouvernementaux arpenter les rues pendant que des blindés de la Monuc patrouillaient dans la ville.

Par ailleurs, hier en fin d’après-midi, on a pu voir deux camions des FARDC remonter vers le nord de Goma sans que l’on sache quelles étaient exactement leurs intentions. Enfin, c’est peut-être un signe que la diplomatie est en train de reprendre ses droits sur les opérations militaires. Alan Doss, le patron de la Monuc, était hier à Goma, accompagné de Jendayi Frazer, la diplomate américaine en charge des Affaires africaines.

Aujourd’hui ce sont Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères et Alain Joyandet, le secrétaire d’Etat à la Coopération qui sont attendus dans la capitale du Nord-Kivu. 

Les hommes de Nkunda

Nul besoin de rouler bien longtemps pour voir les hommes de Laurent Nkunda. Ils ne sont qu’à quelques kilomètres de la capitale du Nord-Kivu. Pour les rencontrer il faut prendre la route du nord.

A une petite dizaine de kilomètres de Goma on arrive dans le village de Kibati où plus un civil n’est présent. Le corps d’un soldat gît sur le sol au milieu des cartons et des boîtes de munitions abandonnées par les forces armées congolaises. Seule une dizaine de rebelles du CNDP, très calmes tiennent les lieux.

En continuant vers le nord on aperçoit encore de petits groupes de combattants du CNDP dispersés le long de la piste. Les civils, eux, ne sont pas nombreux car la nouvelle offensive du général Nkunda les a encore une fois contraint à la fuite.

A Kimbunda, à une dizaine de kilomètres plus au nord, un camp de déplacés est totalement vide. Dans cette petite localité les populations encore présentes disent vouloir se rendre à Goma pour y retrouver des proches ou trouver de la nourriture, mais d’après elles les hommes de Laurent Nkunda les en empêchent. Pourquoi ?

Veulent-ils montrer qu’ils sécurisent les populations sous leur contrôle, souhaitent-ils disposer d’un bouclier humain en cas de contre-offensive des FARDC ou craignent-ils que ceux qui se rendraient à Goma iront renseigner les forces gouvernementales sur leurs positions ? A ces questions, l’un des porte-parole du CNDP, que nous avons pu joindre ce matin, dit ne pas être au courant de ces difficultés faites aux civils et assure que l’on peut circuler dans leur zone sans entrave.

La situation humanitaire est très préoccupante

« L'UNICEF a pour mission d'acheminer des médicaments et de la nourriture, notamment aux enfants de déplacés qui sont menacés de malnutrition, mais difficile d'arriver à bon port. »

01/11/2008 par Christine Muratet