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RD Congo

Insoutenable situation humanitaire

par  RFI

Article publié le 03/11/2008 Dernière mise à jour le 04/11/2008 à 06:01 TU

Pour faire face à l'urgence de la situation dans le Nord-Kivu, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a nommé l'ancien président nigérian, Olusegun Obansajo, émissaire spécial des Nations Unies. Il est chargé de trouver une solution à la crise qui touche la région. Il doit se rendre à Kinshasa dès mercredi prochain.
Les convois humanitaires de l'ONU continuent d'arriver à Rutshuru, lundi 03 novembre 2008.(Photo : AFP)

Les convois humanitaires de l'ONU continuent d'arriver à Rutshuru, lundi 03 novembre 2008.
(Photo : AFP)


Ce lundi 03 novembre, l'Unicef a prévenu que des premiers cas de choléra ont été décelés, à Goma, une région où la maladie resurgit assez régulièrement.

Depuis le début des combats, des dizaines de milliers de réfugiés ont été contraints de quitter les camps où ils résidaient, tout comme des habitants de la région qui, eux, ont dû abandonner leurs domiciles. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, annonce le chiffre d'un million six cent mille déplacés dans la région du Nord et du Sud-Kivu. Avec son homologue français Bernard Kouchner et le secrétaire d'Etat à la Coopération Alain Joyandet, il s'est rendu ce week-end à Kinshasa, à Kigali, au Rwanda et en Tanzanie pour rencontrer le président Jakaya Kikwete, président en exercice de l'Union Africaine.

Alain Joyandet

Secrétaire d'Etat français à la Coopération

La situation est effroyable, les déplacés se comptent par centaines de milliers...

04/11/2008 par Raphaël Reynes

Sur le plan politique, le blocage persiste

Même si le cessez-le-feu décrété par Laurent Nkunda mercredi dernier tient toujours, aucune sortie de crise ne semble, pour l'instant, en vue. Ce lundi, le chef rebelle a réitéré sa demande de pourparlers directs avec le gouvernement de Kinshasa. Nkunda a par ailleurs ajouté qu'il entend renverser le régime de Joseph Kabila en cas de refus. Un refus qui est tout de même venu, et de manière catégorique, de la part de Kinshasa ce lundi après-midi.

Laurent Nkunda

Chef des FDLR

« Si le gouvernement ne s'aligne pas du côté de la paix, nous allons le faire partir, nous sommes décidés. »

03/11/2008 par Cyril Bensimon


La diplomatie internationale tente d'unir ses forces

La France durcit le ton et se dit favorable à des opérations « plus musclées » des troupes de l'ONU contre les rebelles. Les casques bleus auraient, en effet, été mandatés pour « interdire aux rebelles d'entrer dans Goma », selon Alain le Roy, l'un des responsables des Nations unies.

Bernard Kouchner

Ministre français des Affaires étrangères

« A Goma, il y a 800 soldats dans la région la plus dangereuse, ce n’est pas assez ! »

03/11/2008 par Béatrice Leveillé


L'ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo.(Photo : AFP)

L'ancien président du Nigeria, Olusegun Obasanjo.
(Photo : AFP)

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré avoir nommé l'ancien président du Nigeria, Olusegun Obansajo, émissaire spécial pour tenter de résoudre la crise en République démocratique du Congo.

Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, a également décidé de nommer un émissaire chargé de trouver une solution diplomatique pour résoudre la crise en RDC. Il devrait se rendre à Kinshasa dès mercredi.

La tension ne décroît pas dans la capitale provinciale du Nord-Kivu où un couvre-feu a été décrété ce lundi soir.

Analyse : La communauté internationale impuissante à contrer l'escalade

Les actions diplomatiques se multiplient, mais en ordre dispersé. Le Secrétaire général de l'ONU a nommé hier soir un émissaire pour la RDC, dans la foulée l'Union Africaine a fait de même. Dans le tourbillon de déclarations plus ou moins contradictoires, venant de ministres ou commissaires européens en visite à Kinshsa et Kigali le week-end dernier, diffiicle de comprendre comment la communauté internationale compte s'y prendre pour éviter la guerre.

Arrivé hier à Goma, le tout nouveau chargé des opérations de maintien de la paix Alain Le Roy a expliqué que le mandat de la Monuc prévoyait  d'interdire à des forces armées d'entrer dans Goma. Certains observateurs s'interrogent sur la crédibilité de tels propos : l'armée réguliere ayant été défaite, la Monuc est-elle prête à se battre seule contre les rebelles ? Le scénario est bien peu probable. Reste à savoir si la rébellion envisage de prendre Goma avant que la Monuc ne renforce ses effectifs de casques bleus, et avant que Kinshasa tente éventuellement d'acheminer des troupes actuellement stationnées dans le Sud-Kivu.

En tout cas, à peine investi, le gouvernement congolais a fait savoir qu'il était hors de question de négocier directement avec le CNDP de Laurent Nkunda, alors que le parlement lui a demandé d'ouvrir le dialogue. La rébellion a aussitot réagi en accusant le gouvernement de vouloir lancer la guerre, et affirme désormais qu'elle va forcer le régime de Kinshasa à quitter le pouvoir. 

A écouter

Les ambitions de Laurent Nkunda, au micro de notre envoyé spécial à Kiroliwé

« Je prends De Gaulle, non pas comme un individu mais comme un esprit. C'est un esprit de libération, un esprit de refus et de révolte contre l'occupation étrangère, je m'inscris dans ça...»

04/11/2008