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Irak / Etats-Unis

Bagdad approuve l'accord sur le retrait de troupes américaines

par  RFI

Article publié le 16/11/2008 Dernière mise à jour le 16/11/2008 à 16:07 TU

Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki.(Photo : AFP)

Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki.
(Photo : AFP)

Après des mois et des mois de négociations, le texte est arrivé finalement jusque sur la table des ministres irakiens. Ce dimanche, le gouvernement a approuvé le pacte conclu avec les Américains sur le retrait de leurs soldats d'ici 3 ans. Le Premier ministre Nouri al-Maliki a finalement obtenu une majorité approuvant le texte qui comporte 31 articles. Le document doit remplacer le mandat de l'ONU qui justifie la présence de troupes étrangères sur le sol irakien jusqu'au 31 décembre seulement.

Le gouvernement devait se prononcer aux deux-tiers au moins de ses membres en faveur de l'accord pour que celui-ci soit adopté. Au terme de deux heures et demie de discussions, 28 des 38 ministres ont approuvé le texte, la majorité requise a donc été réunie.

Outre les partis kurdes et la coalition chiite, considérés comme acquis à l'accord, le Premier ministre Nouri al-Maliki a pu compter sur l'appui de quelques-uns des ministres indépendants et sunnites. Le texte va maintenant être transmis au Parlement qui doit à son tour l'approuver à la majorité simple.

Cet accord va désormais encadrer la présence militaire américaine en Irak, dont le mandat onusien prend fin le 31 décembre de cette année. Il prévoit que les troupes venues des Etats-Unis, actuellement au nombre de 150 000 environ, devront s'être retirées des grandes villes au plus tard en juin 2009 et de l'ensemble du pays à la fin de 2011.

Des compromis avaient pu être trouvés sur les principales pierres d'achoppement comme le statut des soldats américains en cas de poursuites judiciaires contre eux. A la fois Washington et les négociateurs irakiens avaient qualifé le texte de très bon accord.

La seule note vraiment discordante venant du leader radical chiite Moktada Sadr qui a annoncé une résistance accrue contre ceux qu'il appelle l'occupant.

L'étape parlementaire n'est pas gagnée

C'est une négociation difficile qui attend le gouvernement irakien avec les parlementaires. L'Alliance irakienne unifiée qui soutient le Premier ministre ne dispose en effet que de 83 sièges sur les 275 que compte l'assemblée. Seuls les partis kurdes forts de 53 députés ont approuvé l'accord concernant le futur statut des forces américaines déployées dans le pays.

Le chef radical chiite Moqtada Sadr s'est dit quant à lui hostile à toute prolongation de la présence militaire étrangère dans le pays. Les 32 parlementaires qui lui sont favorables voteront contre le texte. Une majorité de députés sunnites ont de leur côté fait savoir qu'ils souhaitaient un référundum national pour trancher la question.

Une option qui a toutes les chances d'être rejetée par le gouvernement qui veut boucler un dossier en souffrance depuis plusieurs mois. Le texte sera présenté en première lecture aux parlementaires dès ce lundi et le vote définitif pourrait avoir lieu le 24 novembre prochain.

Les députés n'ont pas la possibilité d'amender un accord qui, selon le ministre des Sciences, n'est pas idéal mais est le meilleur comparé aux autres alternatives.

Selon la loi irakienne, une majorité simple suffit pour ratifier l'accord mais le gouvernement espère convaincre une majeure partie des députés afin de s'assurer un soutien politique fort. Ce sera tout l'enjeu des tractations à venir.

A écouter

Jean-Vincent Brisset

« On est dans une phase de sortie de guerre pour le moment. Il y a une décroissance des attentats, une décroissance des actions militaires dures et surtout une cohésion de plus en plus forte des trois pôles : les Kurdes, les chiites et les sunnites. »

16/11/2008