Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Thaïlande

Les opposants paralysent les institutions du pays

Article publié le 24/11/2008 Dernière mise à jour le 25/11/2008 à 08:22 TU

Un Parlement empêché de se réunir, un gouvernement obligé de se cacher pour fonctionner : les opposants thaïlandais ont réussi lundi à paralyser totalement les institutions du pays. Tout a commencé à l'aube, devant le Parlement de Bangkok, littéralement pris d'assaut par des milliers d'opposants. Certains d'entre eux s'en sont pris également au siège provisoire du gouvernement, situé dans un aéroport désaffecté.
Des manifestants de l'opposition réunis à l'aéroport Don Mueang de Bangkok, le 24 novemnbre 2008.(Photo : Reuters)

Des manifestants de l'opposition réunis à l'aéroport Don Mueang de Bangkok, le 24 novemnbre 2008.
(Photo : Reuters)



Avec notre correspondant à Bangkok
, Arnaud Dubus

Cette folle journée en Thaïlande s’est terminée entre le comique et le tragique, quand les militants de l’Alliance ont encerclé l’ancien aéroport où travaille le gouvernement. Les ministres se sont enfouis en se débarrassant de leurs vestons pour ne pas être reconnus.

Des militantes particulièrement courroucées ont attaqué à coup de bouteilles plastiques le chef-adjoint de la police métropolitaine. Le pauvre homme s'est trouvé terrassé par ces gaillardes. Il n'a été sauvé d’une humiliation totale que par l’aide de ses collègues.

Le soir venu, les troupes de l’Alliance ont proclamé la victoire. Leur prochain objectif est d’accueillir mardi à l’aéroport, à leur manière, le Premier ministre Somchai Wongsawat, beau-frère de l’ancien chef de gouvernement Thaksin, à son retour d’Amérique du Sud.

Comment cette crise peut-elle se dénouer ? L’atmosphère de haine est telle de part et d’autre de l’échiquier que l’on voit mal comment un compromis pourrait être négocié, d’autant plus que la crise est enracinée dans les contradictions sociales d’un pays où la redistribution des fruits de la croissance s’est faite très inégalement.

La question que tous les Thaïlandais se posent aujourd’hui est de savoir si un dérapage violent va intervenir. Tout le pays semble l’attendre, peut-être persuadé qu’il faut en passer par là pour pouvoir envisager les choses sous une autre perspective.