Article publié le 24/11/2008 Dernière mise à jour le 24/11/2008 à 08:46 TU
Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
A l’issue d’un Conseil des ministres convoqué en urgence, le vice-Premier ministre thaïlandais Chavarat Charnvirakul a indiqué que le gouvernement allait essayer de trouver une solution pour que les deux chambres du parlement puissent tenir leur session conjointe, qui a dû être reportée ce lundi en raison des manifestations.
A Bangkok, la manifestation antigouvernementale de près de 10 000 personnes a bloqué l'accès au Parlement thaïlandais.
(Photo : Reuters)
Le vice-Premier ministre a aussi déclaré que le gouvernement n’emploierait la force policière qu’en tout dernière extrémité, pour disperser les manifestants.
Ceux-ci occupent depuis 3 mois les jardins du palais du gouvernement, le siège du pouvoir thaïlandais. En voyage en Amérique du sud, le Premier ministre Somchai Wongsawat a répété qu’il ne cèderait pas aux appels à la démission des manifestants.
Cette journée de lundi est donc plus calme que prévu, mais il ne faut pas s’y tromper, la montée de la tension est constante, et on ne voit aucune porte de sortie.
Lors de la dernière manifestation antigouvernementale le 16 octobre, des heurts avec les forces de l'ordre avaient fait 2 morts et près de 500 blessés.
(Photo : AFP)
Dans le passé, c’était le roi qui était le dernier recours dans ce type d’impasse politique, mais les choses ont changé depuis la grande crise de mai 1992, le roi Bhumibol Adulyadej est âgé, il a 81 ans, sa santé n’est pas bonne, et surtout il a autre chose en tête, après les funérailles de sa sœur aînée. Aucune figure ne peut donc jouer un rôle de médiateur entre les partisans et les opposants de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, dont le beau-frère Somchai Wongsawat est l’actuel Premier ministre.
La Thaïlande s’oriente donc vers une explosion violente, et au-delà vers une rupture historique, le seul problème étant de savoir quand cette rupture interviendra.
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