Article publié le 06/12/2008 Dernière mise à jour le 06/12/2008 à 11:54 TU
Le taux de chômage américain est monté à 6,7%, son plus haut niveau depuis quinze ans. Plus d'un demi-million de personnes ont perdu leur travail en novembre. Le nombre des chômeurs aux Etats-Unis dépasse désormais les 10 millions. Le président George Bush a reconnu vendredi que l’économie américaine était en récession.
Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du
Le très mauvais chiffre du mois de novembre en lui-même est très préoccupant : 533 000 emplois supprimés, c’est beaucoup plus que les prévisions des analystes qui étaient eux mêmes déjà pessimistes.
Mais il faut regarder l’évolution du nombre d’emplois supprimés pour réaliser à quel point la dégringolade de l’économie américain est en train de s’accélérer.
Si l’on regarde sur les douze derniers mois il y a eu 1 million 900 000 emplois perdus, mais 1 million 300 000 au cours simplement du dernier trimestre. C’est, semble-t-il la plus forte baisse trimestrielle enregistrée depuis la Deuxième Guerre mondiale. Et les prévisions ne sont pas optimistes du tout, de nombreuses entreprises, à commencer par le secteur automobile, ont déjà prévenu qu’elles allaient licencier dans les semaines et les mois à venir.
« Les centres commerciaux se vident, le taux de chômage est désormais record. […] Allant de pair avec la hausse du chômage, les saisies de maison sont légion. […] A-t-on touché le fond ? Nul ne le sait, mais personne n’est vraiment optimiste. »Les Etats-Unis face au chômage
Le président George Bush a fait une brève déclaration tout à fait imprévue hier matin, pour commenter ces chiffres. « L’économie américaine est en récession », a-t-il déclaré, ce n’est évidemment pas une information en soi puisque les économistes l’avaient déjà dit.
Mais ce mot de récession était un tabou dans l’administration américaine et pour George Bush lui-même c’est donc la première fois qu’il le prononçait officiellement. Le président sortant est apparu fort découragé, d’ailleurs, il a refusé de répondre aux questions des journalistes et il est parti très vite après sa déclaration.
Quant à Barack Obama, le président élu, il doit être en train de se dire que plus les jours passent plus la situation dont il va hériter se complique. « Attendez-vous à ce que les choses aillent plus mal avant d’aller mieux », a-t-il affirmé, avant d’appeler de ses vœux la mise en place rapide d’un plan de relance de l’économie.
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