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Zimbabwe

Appels internationaux pour le départ du président Mugabe

Article publié le 07/12/2008 Dernière mise à jour le 07/12/2008 à 17:33 TU

Les déclarations virulentes de la communauté internationale à l'égard du vieux président zimbabwéen se sont succédé ces derniers jours. L'Europe, les Etats-Unis, le Botswana et des personnalités comme l'archevêque de York, John Sentamu, d'origine ougandaise, ont appelé à une solution urgente, quitte à faire tomber Mugabe de son fauteuil présidentiel.
Le président zimbabwéen, Robert Mugabe, est sur la sellette.(Photo : AFP)

Le président zimbabwéen, Robert Mugabe, est sur la sellette.
(Photo : AFP)

Le numéro deux de l'église anglicane John Sentamu n'y va pas par quatre chemins : « Robert Mugabe doit répondre des crimes contre l'humanité commis envers ses compatriotes ».

L'archevêque étaye ses propos en décrivant « un ouragan destructeur qui s'est abattu sur le Zimbabwe ».

Cette réaction s'ajoute à celle des Etats-Unis qui ont demandé il y a deux jours, le départ du vieux président.

« Trop c'est trop », a déclaré de son côté hier le Premier ministre britannique. Gordon Brown dénonce l'incompétence d'un Etat voyou qui ne peut plus s'occuper de son peuple.

Une crise internationale

« La crise zimbabwéenne est devenue internationale depuis que le choléra a traversé les frontières », ajoute t-il. Comme si cette épidémie, qui s'est étendue faute de système de santé minimal dans le pays, était aujourd'hui la crise de trop pour la communauté internationale.

L'Union européenne a confirmé que de nouvelles sanctions individuelles seraient probablement adoptées demain contre des proches de Robert Mugabe. C'est ce qui était prévu, en cas de blocage politique persistant.

Pragmatique, le chef de la diplomatie du Botswana a lui proposé de ne plus approvisionner le pays en carburant. « Robert Mugabe ne tiendra pas plus de deux semaines », c'est ce que prédit le ministre botswanais.

Le Botswana veut priver Mugabe d'essence


Avec notre correspondante dans la région,

A situation extrême, réponse extrême. Après des mois de vives critiques, le Botswana passe à la vitesse supérieure en proposant d’isoler économiquement le Zimbabwe, de le priver de ressources pour forcer Robert Mugabe à la démission. Une de ces ressources, c’est l’essence. « Si vous le privez d’essence, qui est utilisé par l’armée, par la police, je pense qu’il ne tiendra pas deux semaines », a déclaré hier Phandu Skelemani, le ministre des Affaires étrangères du Botswana.

Enclavé, sans accès à la mer, le Zimbabwe dépend en effet de ses voisins pour son approvisionnement, d’autant plus à l’heure actuelle où l’économie est au point mort. « Si rien ne fonctionne, si les Zimbabwéens fuient, s’ils meurent, alors je pense que le monde, avec la SADC, devrait être capable de dire aux Zimbabwéens, cela va trop loin », a ajouté Skelemani.

Le Botswana, qui a annoncé cette semaine qu’il allait fermer son ambassade à Harare, fait pourtant figure de cavalier seul au sein de la SADC dans sa critique ouverte du régime de Mugabe.

La SADC, que le chef de la diplomatie du Botswana estime trop patiente, voir trop passive envers le vieux dictateur zimbabwéen. Plutôt qu’un énième sommet de l’organisation régionale, Skelemani en a d’ailleurs appelé hier a une réunion où les amis du Zimbabwe pourraient se rencontrer, ONG, gouvernements, tous, afin de parler d’une voix forte.