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Chine/France

Crispation chinoise

Article publié le 09/12/2008 Dernière mise à jour le 09/12/2008 à 12:01 TU

Les premières conséquences de la rencontre entre Nicolas Sarkozy et le Dalaï Lama commencent à se faire sentir. Depuis hier soir, les sites officiels de l'ambassade de France et de tous les consulats français en Chine sont inaccessibles sur internet. Et ce mardi matin, la presse officielle se lance dans de violentes diatribes contre le chef de l'Etat français, cible également des injures des internautes chinois.
Une bannière contre Nicolas Sarkozy devant le Carrefour de Chongqinq, le 8 décembre 2008.( Photo : Reuters )

Une bannière contre Nicolas Sarkozy devant le Carrefour de Chongqinq, le 8 décembre 2008.
( Photo : Reuters )

Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin

La critique est ouverte aux internautes chinois, une sorte d'invitation à se déchaîner contre la France. C'est un peu le sentiment qui ressort à la lecture ce matin des journaux gouvernementaux. Du Quotidien du peuple, organe officiel du Parti communiste, au China Daily, vitrine de la propagande chinoise en anglais, les discours ne changent pas vraiment, c'est une avalanche de critiques, accommodées de propos parfois insultant.

Une presse officielle qui, surtout, reproduit très largement les déclarations de ces internautes chinois. Pour cela, plusieurs « sondages » ont été organisés sur des sites officiels. Sur Sina.com, l'un des sites les plus populaires, 93% des personnes qui se sont exprimées estiment que l'image de la France se dégrade.

« Clown politique »

Les commentaires sont sans nuances, les internautes dénoncent l'ignorance et l'arrogance françaises. Nicolas Sarkozy est qualifié de « girouette » ou de « clown politique ». « Il va devoir payer pour ce qu'il a fait », ajoute l'un de ces internautes. De  violentes critiques accompagnées d’appel au boycott des produits français.

Sans s’engager sur ce point, la presse officielle laisse entendre elle aussi qu’il y aura des sanctions. Le China Daily explique ainsi que si le gouvernement chinois peut décider ou non d’acheter des Airbus, il n’a en revanche aucun pouvoir sur les choix des consommateurs chinois, en citant délibérément Vuitton et Carrefour. Même si elle s'en défend, la presse officielle contribue largement à entretenir cette nouvelle vague anti-française.