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Etats-Unis

Faut-il fermer Guantanamo ?

Article publié le 10/12/2008 Dernière mise à jour le 10/12/2008 à 10:34 TU

Barack Obama a promis de fermer la base militaire de Guantanamo. Jusqu’à présent seulement 20 détenus ont été inculpées, le gouvernement américain prévoit d’en inculper au total entre 60 et 80. Mais il ne sait pas ce qu’il va faire de près de 200 personnes qui sont détenues sur place et contre lesquelles le gouvernement n’a pas suffisamment de charges pour les inculper. Sur la base militaire les commissions militaires instituées spécialement pour inculper et juger les terroristes présumés continuent de fonctionner. Mais la fermeture est dans tous les esprits.

Avec notre envoyée spéciale à Guantanamo, Donaig Le Du

Camp X Ray, le premier camp de détention utilisé à Guantanamo pour les prisonniers capturés par les Etats-Unis. De janvier à avril 2002, ce camp a accueilli jusqu'à 300 détenus, le temps que les autres camps de détention soient construits.(Photo : Donaig Le Du/RFI)

Camp X Ray, le premier camp de détention utilisé à Guantanamo pour les prisonniers capturés par les Etats-Unis. De janvier à avril 2002, ce camp a accueilli jusqu'à 300 détenus, le temps que les autres camps de détention soient construits.
(Photo : Donaig Le Du/RFI)

Des journalistes, des observateurs issus des organisations de défense des droits de l’homme… Ici, à Guantanamo, les audiences des commissions militaires ont lieu devant des témoins extérieurs, emmenés par les autorités.

Lorsqu’on lui demande ce qu’il répond à ceux qui disent que le processus est une parodie de justice, le colonel Lawrence Morris, le procureur général, serre les dents. « Mais vous êtes là, vous pouvez regarder votre montre et dire à cette heure-là il s’est passé quelque chose d’injuste, ou de pas légal… Donnez-moi un seul exemple de cela ».

Des exemples, le major Jon Jackson, avocat militaire commis d’office, en a à la pelle. « Je n’ai pu rencontrer mon client que deux fois avant qu’on lui lise l’acte d’accusation, et c’est pour ça qu’on n’a jamais réussi à construire une relation normale avec eux ».

Tom Durkin est avocat lui aussi, mais un civil envoyé par des organisations de défense des droits de l’homme. « En ce moment, il y a ce qu’on appelle nous les Américains un éléphant dans la pièce, tout le monde le voit mais personne n’en parle. Les Américains ont élu Barack Obama qui a promis de fermer Guantanamo, et ici on se dépêche de faire des audiences pour que ce soit plus difficile pour le président élu de tenir sa promesse ».

Mais lorsqu’on lui demande ce qu’il fera, si Barack Obama décide de fermer Guantanamo, le colonel Morris, le procureur général, répond : « Je suivrai les ordres. Je ferai ce qu’on me dira de faire ».

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