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Etats-Unis

Le Sénat refuse le plan de sauvetage de l'industrie automobile

Article publié le 12/12/2008 Dernière mise à jour le 14/12/2008 à 10:12 TU

Le secteur automobile représente 2,2 millions d'emplois directs et indirects aux Etats-Unis.(Photo : Reuters)

Le secteur automobile représente 2,2 millions d'emplois directs et indirects aux Etats-Unis.
(Photo : Reuters)

Coup de théâtre à Washington où, après de longues heures de négociation, le Sénat n'a pas réussi à trouver un compromis sur le plan de sauvetage de l'industrie automobile. Le plan ne pourra plus être adopté avant la fin de l'année. En réaction, la Bourse de Tokyo a ouvert à -5%

Avec notre correspondante à Atlanta, Anne Toulouse

Le plan de sauvetage de l’industrie automobile de Détroit n’aura donc pas survécu à une ultime tentative pour lui faire passer le barrage du Sénat.

L’un des sénateurs du Tennessee, Bob Corker, avait fait venir des représentants du Syndicat de l’automobile pour leur demander d’accepter que leurs salaires soient alignés sur ceux payés par les constructeurs étrangers installés dans les Etats du sud. Ces Etats disposent de lois connues sous le nom de Right-to-work, le droit de travailler, qui permettent aux employeurs de fixer le montant des salaires sans accords contractuels avec les syndicats. Ces salaires, quoique plus élevés que ceux des autres secteurs industriels, sont inférieurs à ceux pratiqués dans la zone de Détroit.

Des sénateurs démocrates avaient participé au montage de ce plan qui a paru prendre de l’élan pendant une partie de la journée, mais qui a buté sur le refus du puissant syndicat de l’automobile de renégocier les salaires avant 2011. Aurait-il réussi, qu’il restait un obstacle : la chambre des représentants avaient voté son propre plan mercredi avant de lever sa session jusqu’en janvier et se montrait peu disposée à en accepter un autre.

Cet échec laisse l’une des trois grandes entreprises de Détroit, Général Motors, au bord du gouffre. « Je redoute de voir comment la Bourse va réagir demain, cela ne va pas être joli à voir » a déclaré le chef de la majorité démocrate du Sénat en annonçant l’échec des négociations.

Quelles conséquences ?

Cette décision du Sénat laisse les principaux constructeurs américains au bord du gouffre : Chrysler et Ford et surtout General Motors. L'entreprise a reconnu se préparer à un éventuel dépot de bilan. Or la faillite de l'un des trois Big Three eux pourrait avoir des conséquences dramatiques aux Etats Unis. Car si les constructeurs emploient directement 240 000 personnes ce sont en fait plus de 2 200 000 Américains qui travaillent pour le secteur.

L'automobile est présente dans tous les Etats du pays, du Michigan à l'Alaska. Sans parler des conséquences que cela pourrait avoir sur d'autres secteurs : métaux, chimie, électronique, informatique ou encore commerce. Et pour les pouvoirs publics, cela représenterait un manque à gagner de plus de 60 milliards de dollars en recettes fiscales en 2009.

Enfin, cela aurait aussi des conséquences sur l'économie mondiale. Ainsi, ce n'est pas un hasard si après l'annonce du rejet du plan par le Sénat, la bourse de Tokyo a clôturé en forte baisse de 5,5%, le marché américain étant l'un des principaux débouchés à l'exportation pour le Japon.

RFI