par RFI
Article publié le 13/12/2008 Dernière mise à jour le 13/12/2008 à 17:12 TU
Le président Rafael Correa a annoncé vendredi la suspension du paiement de sa dette internationale, estimant que cette partie de la dette due aux banques étrangères était « immorale et illégitime ». Cette remise en cause de la dette contractée à l'époque de la dictature est une revendication de longue date des mouvements sociaux en Amérique latine.
C'est la dette bancaire internationale qui est dénoncée comme « illégitime » par le président Correa : des emprunts datant des années 80 et qui avaient été rééchelonnés, il y a huit ans, lorsque l'Equateur, en pleine crise financière, avait dû prononcer un moratoire sur sa dette extérieure.
Cette remise en cause de la dette contractée à l'époque de la dictature est une revendication de longue date des mouvements sociaux en Amérique latine. Le président équatorien l'a remise au goût du jour, confiant à une équipe d'avocats la mission d'en étudier les contours exacts. Cette commission a conclu à des « attitudes frauduleuses qui ont fait de la dette un monstre ».
Rafael Correa avait déjà annoncé en septembre que l'Equateur cesserait de payer sa dette extérieure, si la crise économique s'envenimait. Le mois dernier, il a contesté la créance d'une grande banque publique brésilienne, frôlant la rupture diplomatique avec Brasilia.
L'Equateur voit fondre ses ressources, avec la chute des prix du pétrole et de moindres transferts de la part des émigrés. Mais, selon les analystes, Rafael Correa se gardera d'étendre sa décision à la dette multilatérale, envers les Etats, ses financements sont trop précieux en ce moment.
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