Article publié le 23/12/2008 Dernière mise à jour le 23/12/2008 à 13:17 TU
La mort du président guinéen a été annoncée par le président de l’Assemblée nationale, Aboubacar Somparé, sur la télévision d’Etat guinéenne. « Nous avons le regret d’annoncer au peuple de Guinée le décès du général Lansana Conté des suites d’une longue maladie, à 18h45 » a-t-il déclaré.
Le Premier ministre, Ahmed Tidiane Souaré, a ensuite confirmé la nouvelle à la télévision, puis le chef d'état-major. Aboubacar Somparé a demandé officiellement au président de la Cour suprême de constater la vacance du pouvoir et de faire appliquer la Constitution.
Président de l'Assemblée nationale de Guinée
« Le général Lansana Conté, président de la République, apparaissait aux Guinéens comme un paysan solide, un valeureux soldat qui a su braver toutes les intempéries ».
La procédure prévoit que le président de l’Assemblée nationale assure la gestion des affaires du pays et se charge d’organiser une élection présidentielle dans les soixante jours. En cas de vacances du pouvoir, le président de l’Assemblée nationale est en charge de la gestion des affaires du pays.
La succession
Au cours de la nuit, de hauts responsables du régime se sont réunis pour évoquer la succession du chef de l'Etat. Lansana Conté était resté pendant vingt-quatre ans au pouvoir. Le 3 avril 1984, juste après la mort du président Sékou Touré, un comité militaire de redressement national prenait le pouvoir en Guinée. Lansana Conté était alors porté à la tête de l'Etat par ses pairs. Il était alors un colonel plutôt discret.
Né en 1934 à Moussayah Loumbaya, il est d’ethnie Soussou. En 1955, il est incorporé dans l’armée française et affecté deux ans plus tard en Algérie, où il reste jusqu’à l’indépendance de la Guinée. Là, il rejoint la toute jeune armée nationale.
Le règne d'un « paysan-soldat »
Il aimait se décrire comme « un paysan-soldat, venu à la politique par accident ». Arrivé à la tête de l’Etat, il rompait, dans un premier temps, avec l’économie centralisée de Sékou Touré. En 1990, il faisait adopter une nouvelle constitution et en 1992, prononçait le multipartisme. Mais son régime prenait rapidement un visage plus radical.
Le colonel était élu président en 1993, puis réélu en 1998, à l’occasion d’un scrutin critiqué par l’opposition. Il était une nouvelle fois réélu fin 2003, à la faveur d’une modification de la Constitution qui lui permettait de briguer un nouveau mandat. Son état de santé avait causé de nombreuses rumeurs au cours des dernières années. Des rumeurs renforcées par sa très grande discrétion et son absence des réunions internationales. Mais le président guinéen laisse un pays frappé d’un fort retard en infrastructure, en dépit de ses ressources minières importantes, bauxite, or, fer et diamant.
Dans sa déclaration à la télévision, dans la nuit de lundi à mardi, le Premier ministre, Ahmed Tidiane Souaré, a lancé un appel au calme et demandé aux forces de sécurité de rester mobilisées. « En cette douloureuse circonstance, j’invite les braves populations guinéennes au calme et à la retenue, j’appelle les forces de défense et de sécurité à assurer la sécurité à nos frontières et le calme à l’intérieur du territoire national en mémoire de l’illustre disparu »
Président de l'Union pour le progrès guinéen (UPG)
« Ce qui est le plus important aujourd'hui, c'est que les institutions de notre pays puissent fonctionner pour éviter à la Guinée des désordres inutiles qui viendraient s'ajouter aux difficultés énormes des temps présents. »
Président de l'Union des forces démocratiques de Guinée
« Ca m'a ému parce que je connaissais l'homme. J'ai été son ministre pendant une dizaine d'années. Je retiens que pendant les premières années de son pouvoir, il a fait beaucoup d'éfforts pour libéraliser l'économie...».
Repères
Entretien
Nous souhaitons une concertation de toutes les forces vives, pour former un gouvernement de transition et convoquer une conférence nationale.
23/12/2008