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Raids israéliens sur Gaza

L’opération pourrait s’élargir

Article publié le 28/12/2008 Dernière mise à jour le 28/12/2008 à 17:36 TU

L'armée israélienne prévient que les attaques aériennes, qui se poursuivaient ce dimanche, n'ont été que le début d'une « campagne de longue haleine » pour mettre fin aux tirs de roquettes en provenance de Gaza. Le Hamas, de son côté, appelle à la vengeance. Les risques d'escalade sont importants. L'Etat hébreu s’y prépare, le ministre israélien de la Défense Ehud Barak ayant préconisé ce dimanche d'élargir les opérations de l'armée contre le Hamas. Un haut responsable du gouvernement a annoncé, peu après, la décision de mobiliser quelque 7 000 réservistes. L'opération a fait depuis samedi quelque 280 morts, en majorité des policiers du Hamas, et plus 600 blessés.

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert  (G) et Ehud Barak, le ministre de la Défense à Tel Aviv, le 27 décembre 2008. (Photo : Reuters)

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert (G) et Ehud Barak, le ministre de la Défense à Tel Aviv, le 27 décembre 2008.
(Photo : Reuters)

Correspondance : une opération terrestre « le moment venu »

« Une mobilisation partielle est en cours : 6 500 réservistes, en tout, vont rejoindre les milliers de soldats déjà appelés pour cette opération. »

28/12/2008 par Michel Paul


Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet  

L'armée israélienne a reçu samedi soir l'ordre de se préparer à une opération militaire plus vaste. Des chars et des troupes d’infanterie convergeaient dans la nuit vers le sud du pays pour lancer une éventuelle invasion terrestre et pour faire face aux représailles prévisibles du Hamas et des groupes armés de Gaza.

Le Hamas ayant appelé à la vengeance par tous les moyens, les risques d'attentats suicide à partir des territoires palestiniens occupés sont très élevés. Mais la menace pour l'Etat hébreu vient aussi de la bande Gaza, où les groupes armés répliquent à coups de mortiers artisanaux et de roquettes.

Rassemblements interdits

La défense passive israélienne a décrété l’état d’urgence dans un périmètre de 20 km tout autour de Gaza et prévenu que des missiles de plus longue portée pourraient toucher des localités plus éloignées. Les écoles de cette région vont rester fermées ce dimanche. Les rassemblements sont interdits.

La population est appelée à rester à proximité des abris. Pour les villages et kibboutz situés près de Gaza, les instructions sont de ne pas s'éloigner de plus de 15 secondes d'un abri ; 15 secondes, c'est le temps qui sépare le moment où une roquette est détectée par l'armée israélienne du moment où elle s'abat côté israélien.

Effet de surprise et mode opératoire, causes d’un lourd bilan


Les raids aériens israéliens se poursuivaient ce dimanche de façon intermittente et continuaient de faire des victimes. Mais c'est la première attaque à avoir laissé un bilan aussi lourd : plus de 270 morts et quelque 700 blessés. Jamais la bande de Gaza n'avait connu une attaque d'une telle ampleur et aussi meurtrière.

L’effet de surprise, combiné à la situation géographique des objectifs visés par l’armée israélienne, explique le grand nombre de victimes civiles. Non seulement l’opération baptisée « Plomb durci » a visé des commissariats qui se situent au milieu des quartiers d'habitation, mais en outre l’attaque a commencé en fin de matinée, à l’heure où les enfants sortent de l’école, où il y a une grande affluence dans les rues du centre et à un moment où dans un quartier général de la police du Hamas se déroulait une cérémonie de remise de diplômes.

Les habitants de Gaza pris de cours

Le mode opératoire utilisé par l'armée israélienne, c'est-à-dire deux vagues d'attaques aériennes massives quasi simultanées a aussi pris de cours les habitants de Gaza qui n'ont pas eu le temps de se mettre à l'abri ou d'évacuer les bâtiments qu'ils savent habituellement menacés.

Si l’effet de surprise a joué à plein, c’est aussi parce que personne dans la bande de Gaza et notamment pas le Hamas ne prenait au sérieux les menaces israéliennes. L’Etat hébreu avait beau dire qu’il ne pouvait laisser continuer les tirs de roquettes contre son territoire, tout le monde était convaincu que le gouvernement israélien, à un mois et demi des élections générales, ne se lancerait pas dans une opération de grande ampleur.

A écouter

Le point de vue d'Igal Palmor, porte-parole de la diplomatie israélienne

« Nous avons tout fait pour ne cibler que des installations militaires au service de la branche militaire du Hamas, des dépôts de missiles, des centres d’entrainement… »

28/12/2008

Le point de vue de Leila Chahid, déléguée générale de la Palestine à Bruxelles

« Dire qu’Israël ne bombarde que les cibles militaires du Hamas est insensé puisque Gaza possède la densité de population la plus grande au monde alors comment peut-on faire pour ne viser que des cibles militaires ? »

28/12/2008