par RFI
Article publié le 07/01/2009 Dernière mise à jour le 07/01/2009 à 21:05 TU
Les faits remontent au début du mois de décembre dernier à Mbao, dans la banlieue de Dakar. Sur dénonciation anonyme, la police avait fait une descente dans une maison privée où un dîner était organisé. Neuf personnes, dont des membres d’une association homosexuelle, avaient alors été arrêtées. Selon une source judiciaire, les accusés « avaient été pris sur le vif, en plein ébats et en présence de photos pornographiques ».
Lors de l’audience, mardi, le procureur du tribunal de Dakar avait donc requis le maximum prévu par la loi, c'est-à-dire cinq ans de prison. Mais le juge a eu encore la main plus lourde : les neuf inculpés ont été condamnés à huit ans de prison ferme et à une amende de 500 000 francs CFA (760 euros) chacun.
Pour Me Issa Diop, un des avocats des accusés, joint par RFI, « il y a une volonté délibérée de sanctionner ces jeunes. Le juge a pratiquement criminalisé les faits ». Du côté des associations gay sénégalaises, on se dit « découragé par cette nouvelle condamnation ». Le président d’une de ces associations a déclaré : « C’est discriminant ! Beaucoup de personnes ont déjà fui vers des pays voisins, car nos conditions de vie sont de pire en pire ».
Khady Ndiaye, directrice exécutive nationale de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) a déploré, depuis Dakar, cette condamnation et s’inquiète de la situation des homosexuels au Sénégal.
Directrice exécutive nationale de la Raddho (Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme)
« Nous déplorons l'homophobie de plus en plus grandissante au Sénégal ».
Avocate
« Quand j’ai entendu cette nouvelle ce matin, je me croyais en Iran ou dans n’importe quel autre pays, mais certainement pas au Sénégal qui est un pays de liberté ! »
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