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Russie / Ukraine / UE

Crise du gaz : Poutine donne son feu vert

Article publié le 12/01/2009 Dernière mise à jour le 12/01/2009 à 22:55 TU

Russes et Ukrainiens sont enfin d'accord sur le même texte, sans ajout ni réserve. Les Européens croisent les doigts pour une reprise des livraisons mardi matin. Il prévoit à la fois le principe et les conditions du déploiement des observateurs internationaux censés vérifier que les Ukrainiens ne siphonnent pas le gaz envoyé par les Russes en direction de l'Europe. Une fois les vannes du gaz russe rouvertes, il pourrait y avoir un délai d'au moins trois jours selon Bruxelles pour qu'il arrive aux clients européens.

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine (g) et le directeur général de Gazprom Alexeï Miller se sont entretenus à Novo-Ogaryovo, le 12 janvier 2008.(Photo : Reuters)

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine (g) et le directeur général de Gazprom Alexeï Miller se sont entretenus à Novo-Ogaryovo, le 12 janvier 2008.
(Photo : Reuters)


Avec notre correspondant à Moscou
, Thierry Parisot

Gazprom espère rouvrir les vannes mardi matin... mais espérer ne veut pas dire promettre. La Russie, en effet, met deux conditions à la reprise de ses livraisons de gaz vers l'Europe. D'abord, il lui faut un accord dûment signé sur le contrôle du transit de ce gaz en Ukraine. C'est maintenant chose faite. Mais il faut également que les 75 observateurs prévus par le texte soient tous au travail, dans leurs postes de contrôle, à l'entrée et à la sortie du territoire ukrainien.

Le président Medvedev l'a encore rappelé au cours d'une conversation téléphonique avec son homologue ukrainien. Il lui demande de tout faire pour faciliter le travail de ces observateurs. Il assure qu'à partir du moment où le dispositif est en place, la Russie relancera immédiatement la machine. Mais Dmitri Medvedev ne veut pas donner de calendrier. Il ne dit ni le jour, ni l'heure de la reprise des livraisons.

Reste une dernière incertitude : le conflit gazier entre la Russie et l'Ukraine n'est pas du tout réglé. Certes le président russe se dit prêt à reprendre les discussions, mais uniquement si l'Ukraine paye le prix du marché européen, soit une augmentation de ses tarifs gaziers de 165 %.

Gaz russe : vers un dénouement timide

« Un désaccord vient de refaire surface entre Moscou et Kiev : qui devrait payer la quantité supplémentaire de gaz nécessaire à la propulsion du flux vers l'Ouest ? »

12/01/2009 par Quentin Dickinson

Pas d'annonces concrèts de l'UE

Cette nouvelle crise repose la question de la sécurité énergétique de l'Union européenne. Les ministres européens de l'Energie se sont réunis ce lundi à Bruxelles pour évoquer la question de la dépendance des Européens vis-à-vis du gaz russe. Le résultat de la réunion a été pourtant des plus modestes. Ils sont restés très flous sur toute mesure concrète pour parer à une nouvelle crise. La Bulgarie estime qu'elle aurait besoin de près de 900 millions d'euros pour s'affranchir de cette dependance et pour developper les projets qui le lui permettraient.  Sofia compte pour cela demander l'aide de ses partenaires européens. 

Thomas Gomart

Directeur du centre Russie / NEI de l'IFRI

Il existe une face cachée dans les négociations qui porte sur la nature des liens ente la Russie et l'Ukraine, et sur les intermédiaires qui gèrent le commerce du gaz entre les deux pays.

12/01/2009 par Maud Czaja

Alternatives au gaz russe

Si Moscou met à profit son bras de fer avec Kiev pour promouvoir des voies de contournement de son voisin ukrainien –  par la Baltique, c'est le Northstream, ou la mer Noire, pour le Southstream – l’ Europe, elle, échaudée à deux reprises par ce conflit gazier, remet en selle des projets qui lui permettraient de moins dépendre du gaz russe.

Le projet Nabucco, revient ainsi en force, avec le soutien de la Commission européenne. Il s'agit d'acheminer le gaz de la mer Caspienne, à travers la Turquie, la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie vers l'Autriche.

La Hongrie a invité les six Etats partie prenante à se retrouver à Budapest les 26 et 27 janvier prochains. Jusqu'à présent, le consortium avait  peiné à rassembler les financements, qui ont été réévalués à 8 milliards d'euros, soit deux fois ce qui était programmé à l'origine.

Par ailleurs, en Autriche, une des principales sociétés provinciales d'énergie a appelé l'Allemand E.on à réaliser son projet de gazoduc de l'Adriatique aux Alpes, pour acheminer le gaz du Moyen Orient jusqu'en Autriche.


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Les crises de l'énergie en Europe

« Aujourd'hui, seuls les Etats membres de l'Union européenne se trouvent dans une position de dépendance vis-à-vis du pétrole, du gaz et de l'électricité russe. »

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