Article publié le 12/01/2009 Dernière mise à jour le 12/01/2009 à 15:16 TU
La crise du gaz n'en finit pas de finir. A la demande de Moscou, un troisième accord vient d'être signé par les Ukrainiens, sans aucune condition ajoutée. Il faut maintenant qu'il soit signé par la Commission européenne. Mais au bout du compte, la Russie ne paraît pas très pressée de rouvrir les vannes.
Avec notre bureau de Bruxelles
En dépit des reports et des incidents successifs, il semble bien que cette fois-ci l’on s’achemine vers le dénouement de la crise gazière. Ce matin, une délégation russe est arrivée à Bruxelles conduite par le vice-Premier ministre chargé de l’Energie, Igor Setchine, un homme lige de Vladimir Poutine, accompagné de son adjoint et du directeur général de Gazprom, Alexei Miller. Ils rencontrent le commissaire européen à l’Energie, Andris Piebalgs, alors qu’une autre délégation à haut niveau, ukrainienne celle-là, est en route pour Bruxelles.
Suite à la réunion du Conseil des ministres de l’Energie de l’Union européenne de ce lundi, la présidence tchèque de l’UE espère qu’elle pourra constater le redémarrage de la fourniture de gaz russe à travers l’Ukraine avant de tracer des pistes de diversification des approvisionnements en gaz de l’Union européenne. Un véritable ballet diplomatique qui n’est cependant jamais tout à fait à l’abri d’un faux pas.
Ouvrira, ouvrira pas ? |
Avec notre correspondant à Moscou, Thierry Parisot On en est maintenant au troisième texte négocié entre Moscou, Kiev et Bruxelles... et rien ne dit que ce sera le dernier. En tous cas, la Russie prépare déjà des arguments qui pourront servir à retarder un peu plus la réouverture des vannes. D'abord, le gouvernement russe s'étonne que le dernier accord en date ait été signé à Kiev par des dirigeants d'un niveau hiérarchique, dixit, « relativement bas ». Il s'agit en l'occurrence du vice-Premier ministre ukrainien et du vice-président de la société nationale ukrainienne Naftogaz. L'équipe de Vladimir Poutine commence donc à mettre en doute la légitimité de cette signature ukrainienne. Le Premier ministre russe émet d'autres réserves qui n'annoncent pas elles non plus une reprise rapide des livraisons de gaz vers l'Europe. Vladimir Poutine répète en effet qu'une fois que le dernier accord sera signé à Bruxelles, il faudra encore que les 75 observateurs russes, ukrainiens et européens soient en place, dans les dix postes de contrôle prévus par le texte. Mais cela ne suffit pas : Vladimir Poutine veut être sûr que ces observateurs seront en mesure d'effectuer les contrôles du transit du gaz, avant de rouvrir les vannes. Il se laisse ainsi une marge d'appréciation qui pourra toujours justifier, le moment venu, une nouvelle prolongation de la crise. |
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11/01/2009 à 17:27 TU