Article publié le 10/01/2009 Dernière mise à jour le 10/01/2009 à 20:42 TU
Le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek rencontre le Premier ministre russe Vladimir Poutine à Moscou le samedi 10 janvier 2009.
(Photo : Reuters)
Après l'optimisme d'hier soir, c'est l'attentisme aujourd'hui, dans la crise du gaz. Gazprom accuse l'Ukraine de bloquer la signature de l'accord qui veut que des observateurs soient déployés pour surveiller le transit du gaz par l'Ukraine. C'est là une condition essentielle pour que les livraisons reprennent vers l'Europe. Vendredi soir, le président de l'Union européenne et Premier ministre tchèque avait pourtant dit que Kiev et Moscou étaient d'accord sur cette question. Aujourd'hui, Mirek Topolanek était à Moscou pour rencontrer le Premier ministre russe, Vladimir Poutine.
Avec notre correspondant à Moscou, Thierry Parisot
La crise s'aggrave, dit Vladimir Poutine, malgré tous les efforts de l'Union européenne. Le Premier ministre russe accuse une fois encore l'Ukraine d'empêcher le réglement du conflit. A Kiev, c'est vrai, on n'a toujours pas signé le document qui prévoit la mise en place d'une commission de surveillance chargée de vérifier le bon acheminement du gaz russe en direction de l'Europe, sur le territoire ukrainien.
Pour le Premeir ministre russe, c'est très clair : l'Ukraine veut faire durer la crise. Surtout, elle n'aurait aucun intérêt à voir arriver des observateurs, qui, toujours selon les Russes, vont observer que les Ukrainiens volent une partie du gaz destiné à l'Europe.
De son côté, le Premier ministre tchèque ne dit pas la même chose. Il joue les médiateurs dans ce conflit, en tant que président en exercice de l'Union européenne. Il n'a pas obtenu de signature de l'Ukraine, mais il rapporte de Kiev un accord verbal. Pour les Russes, ce n'est pas suffisant. Mirek Topolanek reconnaît que la négociation n'est pas facile, en Ukraine, du fait de la rivalité entre le président et le Premier ministre. Cela dit, il est prêt à retourner à Kiev, s'il le faut. « Je ne quitterai pas la région, dit-il, tant que la crise ne sera pas réglée ».
Europe : Qui fournit du gaz à qui ? |
Les pays les plus affectés par la rupture des livraisons bénéficient dorénavant de fournitures de la part de ceux qui disposent de réserves ou sont approvisionnés par d'autres sources. Ainsi, la situation est-elle redevenue normale en Serbie grâce à des livraisons venues d'Allemagne, elle-même alimentée par du gaz russe via la Biélorussie mais aussi de Hongrie, qui puise dans ses réserves et a reçu du gaz d'Autriche. La Croatie, qui a cessé d'approvisionner quelque 900 consommateurs industriels à Zagreb, importe également du gaz de Hongrie et d'Allemagne. En Bosnie, les habitants de Sarajevo recommencent à pouvoir se chauffer grâce à la Serbie qui a octroyé à son voisin un prêt de 20 000 m3/heure jusqu'au règlement du différend russo-ukrainien. La Slovaquie, qui a décrété l'état d'urgence énergétique, a mis en place des restrictions pour le secteur productif et récupère pour les besoins de chauffage du gaz livré par la République tchèque, qui s'est tournée elle-même vers la Norvège pour s'en faire livrer. Enfin, la Bulgarie et la Moldavie vont recevoir du gaz directement d'Ukraine qui, pour ce faire, va puiser dans ses propres réserves. |
A écouter
« Le ministre algérien de l'Energie a indiqué que l'Algérie est prête à augmenter ses quantités de gaz livrées à ses partenaires européens si les contrats qui la lient à ces derniers le permettent. »
10/01/2009
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