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Justice internationale

Audience Bemba : la défense tente de fragiliser les témoignages

Article publié le 14/01/2009 Dernière mise à jour le 14/01/2009 à 05:29 TU

Le siège de la Cour pénale internationale à La Haye, aux Pays-Bas.(Photo : wikipedia)

Le siège de la Cour pénale internationale à La Haye, aux Pays-Bas.
(Photo : wikipedia)

Depuis lundi, les juges de la Cour pénale internationale (CPI) entendent accusation et défense pour savoir si oui ou non l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba peut être jugé par cette instance. Cette audience de confirmation des charges va durer jusqu'à jeudi. L'ancien vice-président congolais est accusé de viols, d'actes de torture et de meurtres en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003. Il pourrait être jugé pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. L'ambiance de cette deuxième journée d'audience a été moins sereine que celle de la veille.

Avec notre envoyée spéciale à La Haye, Ghislaine Dupont

La tactique de la défense est de fragiliser les témoignages présentés par l’accusation. Comment ? En débusquant dans les dépositions de ces témoins des propos contradictoires au mieux des déclarations qui peuvent servir la cause de leur client.

Exemple : concernant les allégations du procureur sur le fait que Jean-Pierre Bemba disposait d’un contrôle total sur ses troupes en Centrafrique, le témoin référencé sur le numéro 31 indique que le MLC était placé sous la responsabilité du ministre de la Défense centrafricain qui lui-même recevait ses instructions du président Patassé.

Mathias Morouba

Vice-président de l'Observatoire centrafricain des droits de l'homme (OCDH)

Pour le moment il n'y a qu'une personne, nous savons qu'il y en a d'autres et d'ailleurs, dans le dossier que nous avons tous suivi, on n'a pas manqué de citer le nom de Ange-Félix Patassé, qui était président de la République centrafricaine.

14/01/2009 par Ghislaine Dupont

Autre exemple : Bemba, selon l’accusation, était au courant des viols et des crimes commis de façon généralisée par ses hommes. La déposition du témoin numéro 45 sensée, affirment les avocats, apporter cette preuve, indique que Bemba était informé de la situation militaire mais ne précise pas s’il savait que des exactions à grande échelle étaient commises par ses troupes.

L’accusation de son côté à réaffirmé que les viols et les traitements inhumains se produisaient dans des zones occupées par les combattants du MLC et que cela a duré plusieurs mois jusqu’à leur retrait en mars 2003.

Mathias Morouba

Vice-président de l'Observatoire centrafricain des droits de l'homme (OCDH)

De notre côté, les victimes, nous savons que nous avons des éléments suffisants par rapport à la responsabilité de Jean-Pierre Bemba et nous espérons, qu'au moment où on nous donnera la parole, nous allons permettre à la Cour de connaître la vérité sur ce qui s'est passé.

14/01/2009 par Ghislaine Dupont

Pour le procureur de la CPI, Jean-Pierre Bemba qui est reconnu publiquement être le commandant en chef de ses troupes en Centrafrique, ne pouvait pas ne pas savoir.