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Proche-Orient

Mechaal appelle les Occidentaux à parler avec le Hamas

Article publié le 22/01/2009 Dernière mise à jour le 22/01/2009 à 13:56 TU

Le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, a lancé un appel au dialogue aux Etats occidentaux depuis la capitale syrienne, Damas, dans un discours sur des chaines satellitaires arabes. Le mouvement islamiste Hamas est considéré aux Etats-Unis et en Europe comme un groupe terroriste.
Interview télévisée de Khaled Mechaal, chef du Hamas en exil à Damas, le 21 janvier 2009.(Photo : AFP)

Interview télévisée de Khaled Mechaal, chef du Hamas en exil à Damas, le 21 janvier 2009.
(Photo : AFP)

Avec notre correspondante à Beyrouth, Diane Galliot

« Il est temps de commencer à parler au Hamas », a dit le chef du Hamas. « Une  force, explique-t-il, dont la légitimité a été confortée par la  guerre de Gaza ».

Et il rappelle que depuis trois ans, on a cherché à se débarrasser de son mouvement en imposant un blocus à la population de Gaza.

Le Hamas a décrété dimanche un cessez-le-feu unilatéral et a demandé à Israël de retirer ses troupes de Gaza, de lever son blocus et d’ouvrir les points de passages. « Gaza, dit-il, est sortie victorieuse, la résistance a gagné. L’ennemi n’a pas pu  imposer ses conditions. » 

Réconciliation

Le chef du Hamas s’en est pris à l’Autorité palestinienne l’accusant d’avoir « abandonné la résistance face à l’occupant israélien ». Dimanche, le chef du Hamas au Liban avait eu des mots encore plus durs estimant que Mahmoud Abbas, le chef de l’Autorité palestinienne, était « fini », rappelant que son mandat avait expiré depuis le 9 janvier dernier.

Khaled Mechaal affirme qu’une réconciliation palestinienne est certes encore possible, mais sur une base de résistance, et non pas sur une base de concession face à Israël. 

Un message aux Occidentaux, notamment à Barack Obama


Ces appels au dialogue répétés de la part des leaders du Hamas s’appuient, depuis plusieurs jours, sur une sorte de nouvelle rhétorique de la victoire. Le Hamas en effet s’estime « victorieux » et Khaled Mechaal a dit à nouveau mercredi soir aux Occidentaux qu’il faut parler, il faut dialoguer avec son mouvement, que son mouvement est une force dont la légitimité a été confortée par la guerre de Gaza, « première grande et véritable guerre que notre peuple remporte », selon lui. Et il rappelle aussi sa victoire électorale.

C’est un message qui s’adresse aux Occidentaux, aux Européens, mais sans aucun doute, plus précisément, au nouveau président américain. Il y a aussi un sous-entendu : « Ne vous trompez pas d’interlocuteur », car le chef du Hamas s’en est pris une fois de plus à l’Autorité palestinienne l’accusant d’avoir abandonné la résistance face à l’occupant israélien.

« Abou Mazen, c’est fini ! »

Dimanche dernier, le chef du Hamas au Liban, Oussama Hadam, avait eu des mots encore plus tranchés. Il nous avait dit carrément depuis Beyrouth : « Abou Mazen, c’est fini ! ». Abou Mazen (Mahmoud Abbas), le chef de l’Autorité palestinienne, dont le mandat a expiré le 9 janvier et c’est pourtant lui que le nouveau président américain a appelé hier au téléphone.

Khaled Mechaal a précisé hier à la télévision certes qu’il reste favorable à une réconciliation palestinienne, mais il fixe ses conditions. Le leader du Hamas, depuis la Syrie, veut désormais être l’interlocuteur qui compte. Voilà pourquoi il l’a dit hier aux Occidentaux, et surtout au nouveau chef de la Maison Blanche : « Eh bien, il est temps de parler avec le Hamas. »

                                                              (Avec D.G. à Beyrouth)

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