Gaza / Israël

Le Hamas clame victoire

Article publié le 21/01/2009 Dernière mise à jour le 21/01/2009 à 09:36 TU

Alors que l’Etat hébreu a retiré ses troupes de Gaza après une offensive de 22 jours, le Hamas - sérieusement ébranlé sur le plan militaire - crie toutefois victoire. Sur les ruines de Gaza, et devant les locaux dévastés de l'ONU, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a qualifié les bombardements israéliens « d’attaques scandaleuses et totalement inacceptables ». Il a réclamé une enquête approfondie et demandé des comptes aux responsables israéliens.

Avec notre envoyée spéciale à Gaza, Catherine Monnet

Deux militants du Hamas, à Gaza, devant le siège du Parlement détruit lors de l'offensive israélienne.
( Photo : AFP )

Derrière les orateurs du Hamas, le Parlement est en ruine. La bâtisse bombardée n’est plus qu’un amas de béton et de ferrailles. Les sympathisants du mouvement islamiste venus les écouter ont les pieds dans les gravats qui n’ont pas été déblayés. Mais, les discours parlent de victoire.

C'est Ismaïl Radouane, l’un des porte-parole du Hamas, qui se moque des promesses faites par les responsables israéliens.« Est-ce qu’ils ont détruit le Hamas ? », demande-t-il. « Est-ce qu’ils ont écrasé le Hamas ? Ont-ils tué les chefs du Hamas ? ». « Non »,  répond la foule.

« Le Hamas est toujours là »

Les principaux chefs du Hamas ne sont pas encore réapparus en public. Mais leurs porte-parole et leurs sympathisants se chargent de répandre la nouvelle : « Le Hamas est toujours aux commandes de la bande de Gaza. Nous étions censés être éliminés, nous devions être renversés, mais nous sommes toujours debout. Tout le monde maintenant nous regarde. Le Hamas est toujours là, et le restera. Vous savez pourquoi ? Parce que le Hamas est un concept, une croyance, et une foi. »

La police et les services de sécurité ont en même temps annoncé qu’ils reprenaient leur service. Le Hamas semble faire oublier la guerre et les destructions censées le réduire à néant.

Le dernier soldat israélien a quitté Gaza

Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul Les derniers soldats israéliens ont quitté la bande de Gaza ce mercredi matin. L’opération « Plomb durci » est donc officiellement terminée, selon un communiqué du porte-parole de l’armée. Le dernier soldat israélien a quitté aux petites heures de la matinée le sol de la bande de Gaza avec un peu de retard car Israël s’était engagé à terminer son retrait avant le discours d’investiture du nouveau président américain. Mais « plusieurs incidents sur le terrain, dit-on, ont retardé le retrait ». Le porte-parole de l'armée israélienne souligne cependant que « les troupes ont été redéployées le long de la frontière avec Gaza et que l’armée réagira à toute violation du cessez-le-feu ». En Israël, on se déclare confiants ce matin que le calme va régner dans le secteur. On indique aussi l’intention d’intensifier l’action humanitaire à Gaza en permettant le passage massif de convois d’organisations non gouvernementales. Mais la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, laisse entendre que cela dépend du progrès des négociations pour la libération du soldat Guilad Shalit. Maintenant c’est l’offensive diplomatique qui bat son plein. Tzipi Livni est à Bruxelles pour tenter d’obtenir de l’Europe un engagement sur la lutte contre la contrebande d’armes en direction de la bande de Gaza. Les Israéliens veulent également obtenir des assurances qu’aucune poursuite ne sera engagée contre des militaires israéliens pour crimes de guerre. Selon le quotidien Haaretz, une commission militaire a été nommée pour enquêter sur l’utilisation d’obus au phosphore dans des zones habitées de la bande de Gaza. Pour l’instant, pas de confirmation officielle à cette information.