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RD Congo / Rwanda

Les offensives rwandaise et congolaise se poursuivent

par  RFI

Article publié le 23/01/2009 Dernière mise à jour le 23/01/2009 à 04:47 TU

L'armée rwandaise poursuit son déploiement dans la province du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo. Elle participe à une opération conjointe et inédite avec les troupes congolaises contre les rebelles des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda). Plusieurs localités, tenues depuis l’automne par la rébellion congolaise, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), sont tombées.

Les soldats rwandais continuent d'avancer sur le territoire congolais, le 22 janvier 2009.(Photo : AFP)

Les soldats rwandais continuent d'avancer sur le territoire congolais, le 22 janvier 2009.
(Photo : AFP)

Les troupes rwandaises continuent d'avancer sur différents axes dans les deux territoires de Masisi à l'ouest et de Rutshuru au nord de Goma. Cette avancée permet aux forces armées congolaises de reprendre des positions qui jusqu'à maintenant étaient occupées par les rebelles du CNDP.

Les proches du chef rebelle Laurent Nkunda se demandent pour quelle raison un bataillon rwandais et deux bataillons congolais sont venus hier s'installer à Bunagana et Chengerero, l'actuel fief de Nkunda. Dans cette zone il n'y a pas de FDLR, les rebelles hutus rwandais que l'armée rwandaise est sensée venir combattre.

Depuis la tentative d'évincer Laurent Nkunda au profit du chef d'état major Bosco Ntaganda, la tension persiste au sein du mouvement. Les commandants du CNDP contraints par le régime de Kigali d'accepter l'intégration dans l'armée congolaise hésiteraient-ils encore ?

Certains responsables du CNDP disent craindre une dégradation de la situation qui pourrait mener à une confrontation avec les militaires rwandais. Un risque que le Rwanda souhaite sans doute éviter mais dans le spectaculaire retournement d'alliance avec Kinshasa, le Rwanda doit respecter le contrat. En échange de son intervention en territoire congolais pour traquer les FDLR, le régime de Kigali doit aider Joseph Kabila à se débarrasser de son ennemi juré, Laurent Nkunda.

Un donnant-donnant bien risqué

D'un côté, le régime de Joseph Kabila qui depuis deux ans ne fait que s'affaiblir avec à l'est, son bastion électoral, le CNDP, une rébellion qu'il n'arrive pas à réduire. De l'autre, le régime de Paul Kagamé accusé par les Nations unies d'alimenter la guerre au Congo en soutenant les rebelles de Laurent NKunda. Conséquences désastreuses, les bailleurs de fonds très généreux avec le régime rwandais menacent de fermer les robinets. Deux pays européens l'ont déjà fait.

Pour redorer son blason, Paul Kagamé doit donc prouver qu'il n'est pas le bad boy. Et pour cela la meilleure option serait de contraindre la rébellion du CNDP à intégrer les forces armées congolaises mais visiblement plusieurs hypothèques dans ce schéma n'ont pas encore été levées, celle en particulier du sort réservé à Laurent Nkunda, ennemi juré de Joseph Kabila.

L'opacité qui entoure l'accord signé se réduit-il à un échange de services. Le Rwanda chasse les FDLR, les rebelles hutus installes au Congo depuis le génocide, et en échange Kigali neutralise Nkunda.

Pour les deux partenaires ce donnant-donnant n'est pas sans risque. L'armée rwandaise doit éviter une éventuelle confrontation avec l'aile fidèle à Nkunda. Joseph Kabila lui doit  écarter un désaveu de la classe politique et des Congolais qui dans leur ensemble sont partagés entre crainte et fureur de voir les Rwandais revenir au Congo.