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Irak

Des élections provinciales à valeur de test

Article publié le 30/01/2009 Dernière mise à jour le 31/01/2009 à 16:59 TU

La police et les soldats irakiens en poste devant un centre de vote à Bassorah, le 30 janvier 2009.(Photo : Reuters)

La police et les soldats irakiens en poste devant un centre de vote à Bassorah, le 30 janvier 2009.
(Photo : Reuters)

Ce samedi, quinze millions d’électeurs irakiens ont renouvelé leurs 440 conseillers provinciaux. Le scrutin s'est globalement déroulé dans le calme malgré quelques incidents. Il s'agit des premières élections souveraines organisées par les Irakiens, puisque leur organisation et leur sécurité étaient essentiellement assurées par les forces irakiennes avec un soutien logistique important de l'ONU. Mais les islamistes avaient fait des candidats à ces élections provinciales leur cible principale. Trois d'entre eux ont été assassinés jeudi à Bagdad, Mandali et Mossoul. La campagne s'était déroulée jusque-là dans une ambiance presque sereine. Un scrutin à valeur de test pour les autorités irakiennes. Fin juin 2009, les forces américaines devront avoir quitté villes et villages.

Avec notre envoyée spéciale à Bagdad, Farida Ayari

Le retour des sunnites

« A cause du boycott des élections de 2005, les sunnites avaient perdu le contrôle des provinces où ils sont majoritaires, notamment dans le nord, où leur place a été prise par les Kurdes. »

31/01/2009 par Farida Ayari


Ce scrutin, placé sous haute surveillance, doit permettre l’élection des conseillers provinciaux. Près d’un million de soldats et de policiers sont en état d’alerte et des mesures de sécurité ont été prises pour éviter des attentats-suicide.

Les opérations se déroulent sans incident en raison de toutes les mesures de sécurité. Jamais Bagdad n’a été aussi calme : les rues sont désertes, les magasins sont fermés et les électeurs n’hésitent pas à faire de longues marches pour gagner à pied les bureaux de vote. La situation se complique parfois lorsqu’ils ne trouvent pas leur nom sur la liste et doivent alors marcher encore un peu plus pour trouver le bon bureau de vote.

A la mi-journée - 15 heures à Bagdad - la participation était soutenue. Seul incident notable, dans le grand Bagdad à Sadr City, le fief du chef chiite Moqtada Sadr, une fusillade a fait deux blessés civils. Beaucoup plus au nord à Kirkouk, à la frontière du Kurdistan, où l’on ne vote pas aujourd’hui, cinq policiers ont été tués et un civil blessé dans un attentat.

Pour la sécurité et une vie meilleure

Dans leurs sermons, les chefs religieux chiites et sunnites avaient appelé les Irakiens à aller voter en masse, ce samedi, pour les premières élections provinciales souveraines entièrement organisées par les Irakiens, avec un soutien logistique important de l'ONU.

Les chefs religieux ont également condamné la corruption et l'achat des voix.

Si la campagne s'est déroulée dans le calme, elle a été ternie le dernier jour par l'assassinat de trois candidats et de deux membres de la commission électorale.

A Mossoul, capitale de la province de Ninive et deuxième ville du pays, devenue le dernier bastion d'al-Qaïda en Irak, les autorités ont instauré le couvre-feu dès vendredi matin, alors qu'il n'est en place que depuis 21H (TU) dans le reste du pays.

Staffan De Mistura, représentant spécial en Irak du secrétaire général de l'ONU.(Photo : Claude Verlon/RFI)

Staffan De Mistura, représentant spécial en Irak du secrétaire général de l'ONU.
(Photo : Claude Verlon/RFI)

Ces élections sont un test pour les législatives qui auront lieu au cours du deuxième trimestre 2009. Elles permettront de clarifier le paysage politique irakien en pleine recomposition.

En ligne de mire : les législatives prévues pour la fin de l’année. C'est, aussi, un test pour les forces de sécurité irakiennes qui sont en première ligne sur le terrain.

Mais c’est en parlant avec les Irakiens qui venaient d’accomplir leur devoir électoral que l’on mesure l’importance de ces élections. Des élections porteuses d’espoir, pour la paix, pour la sécurité et une vie meilleure, des élections pour mettre fin à plusieurs décennies de privation, de chômage et d’incertitude.

Staffan De Mistura, le représentant spécial en Irak du secrétaire général de l'ONU, souligne l'importance de ces élections provinciales pour l'Irak :

Staffan De Mistura, représentant spécial en Irak du secrétaire général de l'ONU

« On parle de 42 000 bureaux de vote, de 14 millions de votants, c'est la première fois que les Irakiens ont la chance de voter pour des noms, des gens, et pas seulement pour des partis. »   

30/01/2009 par Farida Ayari

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