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Tchad

Il y a un an, Idris Déby repoussait l’offensive rebelle

par  RFI

Article publié le 02/02/2009 Dernière mise à jour le 02/02/2009 à 18:24 TU

Il y a un jour pour jour, des rebelles menaient une offensive sur Ndjamena qui allait durer deux jours. Cette offensive, avec des combats intenses, avait failli renverser le régime du président Idriss Déby. Mais les rebelles ont dû battre en retraite, ne pouvant pas faire face à l’Armée nationale tchadienne (ANT) disposant de moyens considérables, notamment des chars et de l’artillerie.

Idriss Déby et le ministre français de la Défense Hervé Morin, le 6 février 2008 à Ndjamena.(Photo : Reuters)

Idriss Déby et le ministre français de la Défense Hervé Morin, le 6 février 2008 à Ndjamena.
(Photo : Reuters)

Ce 2 février, au lever du jour, les rebelles tchadiens entrent dans Ndjamena.

Ils arrivent simultanément par l'avenue Nimeiri, au nord, et par la route de Kousseri, au sud-est. A leur passage dans les rues de la capitale, les pickups sont applaudis par de nombreux habitants. Et la rumeur enfle déjà. Idriss Déby aurait fui et demandé l'asile au Cameroun.

En fait, le chef de l'Etat tchadien vient de refuser l'évacuation proposée par la France. Enfermé dans une salle de commandement du Palais présidentiel, assisté de conseillers militaires français, il dirige les opérations et assure à Nicolas Sarkozy qu'il est en mesure de repousser l'assaut.

Et, en effet, à chacune de leurs avancées, les rebelles vont se heurter à l'artillerie, aux chars et aux hélicoptères de l'Armée nationale tchadienne. En début d'après-midi, ce 2 février, les troupes de Timane Erdimi, dirigeant du Rassemblement des forces pour le changement (RFC) et Mahamat Nouri, à la tête de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), se retirent finalement vers le nord. Et préparent l'assaut du lendemain...

Un assaut qui doit être décisif. Et qui le sera, mais tournant en faveur du président tchadien. Les verrous militaires mis en place par Idriss Déby ne cèdent pas. L'aéroport, l'autre site stratégique de la capitale, reste sous contrôle des troupes françaises. Et l'incapacité des deux chefs rebelles à se mettre d'accord sur l'issue d'une éventuelle victoire  n'aidera sans doute pas leurs troupes. Dimanche 3 février 2008, les rebelles décrochent, finalement. « Les pick-up ne peuvent rien contre un char d'assaut », reconnaîtra Mahamat Nouri.

Au sujet de cet anniversaire, l’organisation Amnesty International a dénoncé « de sérieuses violations des droits de l’Homme » attribuées aux forces de sécurité tchadiennes. La même ONG rappelle les « disparitions forcées » d’opposants depuis l’offensive rebelle. C’est le cas, entre autres, d’Ibni Oumar Mahamat Saleh qui était, à l’époque, le porte-parole de la principale coalition de l’opposition. Dans un communiqué diffusé vendredi dernier, Amnesty International appelle le gouvernement du Tchad à ouvrir « une enquête criminelle sur les allégations de violations des droits de l’Homme ». 

Le 18 janvier 2009, les dirigeants des principales forces rebelles tchadiennes ont décidé de créer une Union des forces de la résistance (UFR) pour renverser le régime du président Idris Déby Itno. Les gouvernements soudanais et tchadien s’accusent toujours mutuellement de soutien à des factions rebelles. Kamal Obeid, ministre de l’Information du Soudan a accusé, jeudi dernier, des forces liées à la Garde républicaine tchadienne d’être entrées au Darfour pour ravitailler les rebelles du Mouvement Justice et Egalité (JEM) en lutte contre le régime de Khartoum. Le Tchad a démenti ces accusations et a affirmé que le Soudan soutenait des mercenaires et préparait une guerre contre le gouvernement de Ndjamena.