par Myriam Berber et Patricia Lecompte
Article publié le 06/02/2009 Dernière mise à jour le 06/02/2009 à 18:12 TU
« Dans une période de crise historique, le déficit est historique », a commenté la secrétaire d’Etat au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac. Pour la cinquième année consécutive, la France a beaucoup plus importé de produits qu’elle n’en a vendus à l’étranger. Elle a affiché un déficit commercial record de 55,7 milliards d’euros en 2008. En 2007, il s’élevait à près de 40 milliards d’euros. Selon les chiffres des Douanes, les exportations se sont accrues sur un an, pour atteindre 409 milliards d’euros, mais la hausse des importations a été plus rapide à 465 milliards.
La facture énergétique explique à elle seule près de 85% de la dégradation du solde commercial. Au-delà des prix du pétrole élevés, le déficit traduit la crise et le ralentissement de la demande mondiale. Sur le seul mois d’octobre, le déficit a atteint 7 milliards d’euros. Premier secteur touché : l’automobile, un des points forts du commerce extérieur français, a enregistré une baisse des exportations de 10.4% en un an. Les ventes de biens d’équipement ont, pour leur part, été soutenues par les livraisons aéronautiques poussées par Airbus. Quant aux biens de consommation, ils ont bénéficié de la bonne tenue des ventes pharmaceutiques. Si les exportations fléchissent vers la zone euro, elles sont toniques vers les pays émergents.
Le déficit représente 3% du produit intérieur brut (PIB) de la France. En comparaison avec ses voisins européens, la France n’est pas la dernière, puisque la Grande-Bretagne affiche un déficit de 6%, l’Espagne de 8%, l’Italie devrait être à l’équilibre et seule l’Allemagne tire son épingle du jeu avec un excédent de 8% de son PIB. Premier exportateur mondial, l’Allemagne risque de voir son excédent reculer face à la crise. Déjà en novembre dernier ses exportations avaient chuté de plus de 10% en un mois
Pour enrayer la chute des exportations, Anne Marie Idrac, veut soutenir les secteurs où la France est performante. Le gouvernement annonce donc qu’il va débloquer plusieurs milliards d’euros, pour aider l’avionneur européen Airbus. D’autres mesures pour soutenir les exportations des PME devront être annoncées prochainement. L’objectif étant d’augmenter de 10 000 le nombre d’entreprises exportatrices d’ici 2012.
En visite, ce vendredi, sur le site de Flamanville, chantier de la future centrale nucléaire française nouvelle génération (EPR), Nicolas Sarkozy à déclaré que le commerce extérieur français n’était pas florissant au point de se passer des exportations d’électricité. « La France qui n’a pas de pétrole, ni de gaz, doit devenir exportatrice d’énergie », a-t-il affirmé. Une piste prometteuse pour redresser la barre du commerce extérieur français.
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