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France / Economie

Six millards d'euros pour secourir l'automobile

par  RFI

Article publié le 09/02/2009 Dernière mise à jour le 09/02/2009 à 11:30 TU

Le secteur de l’automobile est touché de plein fouet par la crise financière mondiale. Les constructeurs multiplient les suspensions de production dans les usines.( Photo : Reuters )

Le secteur de l’automobile est touché de plein fouet par la crise financière mondiale. Les constructeurs multiplient les suspensions de production dans les usines.
( Photo : Reuters )

Nissan est dans le rouge, le groupe automobile japonais affiche des pertes records de 693 millions d'euros au troisième trimestre 2008. Du coup, un gigantesque plan de licenciements se profile : 20 000 suppressions d'emploi annoncées. L'automobile est touchée de plein fouet par la crise et c'est aussi le cas en France. Pour venir en aide à Renault et PSA, l'Etat a décidé de mettre la main à la poche ; ce matin, la presse parle de 6 milliards d'euros de prêt pour les deux constructeurs.

Six milliards d'euros qui seraient répartis à égalité entre les deux groupes automobiles, à en croire les information des Echos et du Figaro. Ce prêt sera bien sûr à taux bonifié, 6% au lieu des 12% consentis par les banques.

Cette aide financière doit aider Renault et Peugeot à passer financièrement le cap de la crise avec des ventes qui s'effondrent et de plus en plus de difficulté à trouver de l'argent frais. Renault est particulièrement touché, car le groupe est l'un des plus endettés en Europe.

Ce prêt à taux bonifié, n'ira pas sans contreparties, toujours selon Les Echos et Le Figaro. Le président français va imposer plusieurs règles du jeu aux constructeurs : d'abord, pas de fermeture d'usine en France, pas de licenciement. Ensuite, les patrons des deux groupes vont devoir réduire leurs bonus et enfin, Renault et Peugeot devront modérer les dividendes versés à leurs actionnaires.

Le président français souhaite également que les deux groupes soutiennent financièrement les équipementiers français car c'est bien l'ensemble de la filière qui est touchée aujourd'hui par cette crise économique

Les pires scénarios se jouent au Japon

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Nissan prévoit une perte nette de 2,2 milliards d’euros au terme de l’année fiscale en cours à la fin mars. Ce sera la première fois que le numéro trois japonais de l’automobile perdra de l’argent depuis l’arrivée de Carlos Ghosn à sa tête il y a dix ans. Commentaire de ce dernier aujourd’hui à Tokyo : « Les pires scénarios possibles se sont systématiquement réalisés en terme de taux de change et de conditions de marché ».

Carlos Ghosn veut protéger Nissan par la suppression de vingt mille emplois à travers le monde, un système de partage du travail parmi son personnel, la réduction des horaires de travail, des jours de fermeture dans ses usines sans omettre des baisses de salaire pour ses dirigeants. Il veut réduire aussi de 20% les dépenses de personnel dans les pays où les coûts sont élevés.

Nissan ne participera pas à la construction d’une usine avec Renault à Tanger, dans le nord du Maroc et il va réviser à la baisse un autre projet avec Renault, en Inde cette fois-ci. Nissan est victime de la hausse du yen, de la course aux volumes sur les marchés étrangers et de l’effondrement des ventes aux Etats-Unis, son marché le plus profitable.